Il n’y a que les gens superficiels qui se connaissent.
Oscar Wilde
On pourrait être surpris du succès des citations d’Oscar
Wilde : dans les dictionnaires en ligne, il y en a des pages et des pages.
Certes, certaines d’entre elles sont d’attribution douteuse. Mais globalement
le « ton Wilde » est suffisamment présent pour en garantir
l’authenticité.
Qu’est-ce qui fait le succès de ces citations, alors
qu’Oscar Wilde n’est pas le romancier le plus connu – en France du moins ?
La citation d’aujourd’hui est là pour nous en donner une
idée.
1 – Vous trouvez un paradoxe : Il n’y a que les gens superficiels qui se connaissent, ce qui veut
dire que ceux qui paraissent les moins aptes à la réflexion sur quoique ce soit
sont pourtant les mieux placés pour connaitre ce qui est l’idéal inaccessible
de la sagesse socratique (1). Excitant.
2 – Et puis tout de suite après on devine, ce qui n’est
pas bien dur à faire, que si les gens superficiels se connaissent, c’est
justement parce qu’il n’y a pas grand-chose à examiner.
--> Autrement dit, on émoustille votre curiosité avec
un paradoxe. Puis on vous laisse deviner par
vous-même comment le dissiper. Car ne l’oublions pas, un paradoxe doit
toujours être dissipé ; sinon c’est une simple excitant, un peu comme une
fille qui vous provoquerait de ses appâts sans rien avoir à vous vendre.
Ce procédé tourne parfois au ridicule, comme cette
citation – toujours de Wilde, bien entendu – Le travail est la plaie des classes qui boivent. Car on s’est contenté
de permuter les mots de la formule connue (« la boisson est la plaie des
classes laborieuses »), procédé qu’on pourrait reproduire mécaniquement
pour n’importe quelle sentence (Quand les
enfants boivent, les parents trinquent).
Mais ce n’est pas si fréquent, ainsi qu’on espère le
montrer demain.
A suivre
---------------------------------------
(1) Connais-toi toi-même
No comments:
Post a Comment