Définition – Persévérance n. Humble vertu qui permet aux
médiocres de parvenir à un succès peu glorieux.
Ambrose Bierce – Le dictionnaire
du Diable (1911)
Que de choses étranges ! On en a le tournis.
Déjà, on apprend qu’il y a des vertus « humbles ».
Non pas que l’humilité soit une vertu, mais que les vertus elles-mêmes peuvent être
humbles, c'est-à-dire : « sans prétention, sans éclat, peu élaboré ou
de peu d’envergure » (TLF). On se faisait une plus haute idée de la vertu.
Ensuite, que les médiocres puissent parvenir à la réussite.
Certes, on est content pour eux. Mais qu’il ne faille pour ça que de la
persévérance, voilà qui fait réfléchir.
Par exemple : tous ceux qui ont loupé leur examen ou
leur concours en juin peuvent se dire : « Je réussirai ! Je l’aurai !
Je ne sais pas si ce sera dans 6 mois, dans 1 an, dans 10 ans – mais je l’aurai ! »
Ce sera un humble succès, mais succès quand même.
Du coup j’hésite un peu. J’ai écrit : « qui ne
faille que de la persévérance » ; est-ce donc si facile d’être
persévérant ?
Les Jeux Olympiques sont l’occasion pour les coaches de
féliciter leurs poulains, lorsqu’ils ont décroché une médaille : « C’est
un gars (une fille) qui a du caractère : malgré ses échecs, il (elle) ne s’est
jamais découragée : toujours la même rage de vaincre. Au moment de la
compèt’, c’est ça qui fait la différence ! »
Oui, il n’est sans doute pas si simple d’être persévérant,
si l’on veut que ce soit dans la visée du succès et non pas dans la réédition de
l’échec. Il faut en effet que chaque tentative soit « comme la première fois »,
mais avec à chaque fois le progrès de l’expérience et de l’apprentissage.
Persévérance n.
Humble vertu. Oui, mais vertu quand même.
A suivre.
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