Je plie et ne
romps pas
La Fontaine – Le chêne et le roseau.
La Grèce plie – mais la Grèce ne rompt pas ! C’est
du moins ce que dit cette fable européenne
Le Chêne et le
Roseau
(Die (R)eiche und
to kalami)
Un puissant chêne,
à nul autre pareille
Se mirait dans
un lac où penchait sa ramure.
Il aperçut de
frêles roseaux
Qui frissonnaient
sous un doux zéphire.
« Vous
avez bien sujet d'accuser la Nature :
La moindre
crise vous est calamité,
Si le cours
du Brent flambe
Vous criez
famine alors que je profite encore. »
Le maitre de
la roselière, un nommé Alexis,
Artificieux
leader, Ulysse aux mille ruses,
Lui répondit :
« Votre compassion,
Part d'un bon
naturel ; mais quittez ce souci.
Je sais décourager
les spéculateurs,
Ils me sont
moins qu'à vous redoutables
Car je ne
possède rien que ce que j’ai sur mon dos.
Dans la
tourmente des crises boursières,
Je plie, et
ne romps pas.
Vous avez
jusqu'ici contre ces coups épouvantables
Résisté sans
courber le front ;
Mais
attendons la fin. » Comme il disait ces mots,
Du bout de
l'horizon accourt avec furie
Le plus
terrible des krachs
Que les
bourses d’Asie
Aient portés dans
leurs flancs.
L'arbre tire
des fonds de la Bundesbank, le Roseau survit.
La crise
redouble ses efforts, les bulles éclatent à tous les vents,
Si bien qu'elles
déracinent
Ce Chêne de
qui la tête au Ciel était voisine
Et dont les
pieds touchaient à l'Empire des Morts.
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