Now this is
not the end. It is not even the beginning of the end. But it is, perhaps, the
end of the beginning.
Churchill, discours du 9 novembre 1942,
au lendemain du débarquement allié au
Maroc et en Algérie.
Churchill
parlait alors de ce débarquement qui constituait la première victoire des
alliés face aux armées du 3ème Reich, rappelant que c’était une victoire mais non pas la victoire : l’ennemi n’est pas
vaincu, mais on sait qu’on en a fini avec son invincibilité. Ne pas confondre « le
commencement de la fin » avec « la fin du commencement »
o-o-o
Retenons ce
conseil et demandons nous si, dans notre existence, nous savons effectuer cette
distinction.
- Déjà,
observons que la vie est un long
processus : qui donc croirait que la fin commence là où le début
s’achève ? Si, tout de même : tous ceux qui ne veulent pas en finir
avec leur jeunesse, ces post-adolescentes trentenaires qui se fringuent comme
des minettes en chaleur ou comme des rock-stars. Ou alors ces quadragénaires
qui refusent de vivre autrement que comme des étudiants. Car pour eux, après la fin de ce commencement, c’est le commencement de la fin.
- Long
processus avons-nous dit ? Ou plutôt succession
de processus ? Mais ce n’est pas mieux : chaque étape de la vie, pour
autant que nous acceptions de les distinguer, finit de commencer pour commencer
à finir. Après tout, ce déchirement de la perte de la jeunesse cet enlisement
qui lui succède annonçant la vieillesse, c’est à chaque étape de notre vie que
nous risquons de le vivre.
-
Désespérant ? Pas tant que ça, car voici Bergson qui arrive. – Considérez,
nous dit-il, la vie comme une seule étape, quelque chose qui commence de se
construire à votre naissance et qui ne cessera qu’à votre mort. Du coup plus de
fin, du moins plus de fin du commencement. Plus de commencement non plus, du
moins plus de commencement de la fin.
J’en vois qui
s’agitent ? Quoi, me dit-on : vous avez fustigé les post ado qui à 30
ans s’évertuent à l’être encore et ces étudiants qui en ont 45. Et vous nous
présentez comme un miracle qu’on soit de sa naissance à sa mort le même ?
Vous vous moquez ?
En réalité,
ce que nous dit Bergson est un peu différent : ce qui se conserve
toute une vie, c’est son sens profond, ce qui confère une signification à
toutes nos décisions, à tous nos actes. Mais ne croyons pas que ce sens émerge
à notre conscience dès notre naissance ;
ce serait ridicule. Il faut admettre que ce sens n’apparaît que
progressivement, comme ce qui donne rétrospectivement une valeur à ce que nous
avons choisi de vivre.
Donc pas
d’étapes. Juste un point de basculement lorsque ce sens nous apparaît
clairement.
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