Citation du 15 juillet 2015

J'ai toujours pensé que je n'étais personne. Et la seule façon pour moi de devenir quelqu'un... eh bien c'est d'être quelqu'un d'autre

Marilyn Monroe

Marilyn était une blonde et on a tendance à l’imaginer écervelée, avec dans ses rondeurs féminines le seul intérêt dont elle puisse se prévaloir.

Mais il faut lire les petits morceaux d’elle même qu’elle a laissés dans ces phrases compilées par ses admirateurs. Petits cailloux blancs qui nous mènent de chute en chute jusqu’à la tragédie finale.

Certes, il ne suffit pas de déprimer pour manifester son intelligence. Mais si on le fait, il faut encore que ce soit d’une façon qui nous concerne tous.

Ainsi de cette Citation : car voilà une remarque que nous sommes beaucoup à pouvoir faire. Le malheur de certains c’est de se sentir, dans leur nature, dans leur substance, carencés et insuffisants. On dit que le trouble de l’adolescent consiste à chercher qui il est après tous ces changements opérés dans le corps – et dans l’affectivité. Mais en réalité, il y a des adolescents qui ne sont pas du tout en recherche d’eux mêmes. Ils savent qu’ils ne sont rien – qu’ils ne sont, comme dit Marilyn, personne. Certes d’autres se savent rois et maitres du monde ; ces petits narcisses sont bien repérables et bien connus. Pas les autres – les « anti-narcisse ».

Alors, voilà que Marilyn nous le dit en parfaite lucidité : « Admirez-moi, aimez-moi, tant que vous voudrez. Pour moi, ça ne changera rien du tout : à mes yeux, je ne suis rien, et seul un changement radical, en me déracinant de moi-même pourrait y faire quelque chose. » Mais devenir quelqu’un d’autre, c’est au sens propre une aliénation.

« Quant à vous, mes admirateurs, sachez-le : celle que vous aimez n’est qu’une image, un mannequin animé derrière le quel je m’ennuie… Et pourtant ! Je tremble de ne plus lui ressembler. »