"Dr Livingstone, je suppose ?" demande Stanley.
"Oui, et je me félicite de me trouver ici pour vous
accueillir."
Propos
attribués à Stanley retrouvant au fond de l’Afrique
l’explorateur
Livingstone, que l’on croyait perdu.
Des esprits chagrins refusent de croire à cette anecdote, estimant
que Livingstone n’a jamais prononcé cette phrase (voir ici). Mais c’est
tellement romantique ! On conserve l’impression que cette phrase a bien été
prononcée, que Stanley a rencontré au fin fond d’une Afrique étrange et
inquiétante le docteur Livingstone comme s’il lui était présenté dans un salon
londonien. Le quel docteur Livingstone, après 5 années sans voir un seul blanc,
lui répond avec un flegme que rien ni personne n’a pu lui faire oublier.
Car voilà ce qui intrigue ici : le flegme britannique. Quelle
différence avec le flegme tout court, celui que vous ou moi pouvons
manifester ?
Pour nous, le flegme est une attitude parmi d’autres, elle
nous a été apprise par l’expérience ou par notre nourrice ; en tout cas
elle a été ajoutée à la panoplie des manières de se comporter dans certaines
circonstances. Mais pour un anglais, le flegme est une disposition fondamentale
– on dirait aujourd’hui qu’il est dans son ADN. Et comment le démontrer ?
On établissant une situation extrême où rien de ce qui ne serait pas justement
fondamental ne pourrait se manifester.
C’est un peu comme la politesse d’un japonais qui fait bien
des courbettes à l’homme dont il va trancher la tête.
Si les bourreaux de Daeche sont des barbares, c’est déjà
parce qu’ils ne savent pas égorger poliment.
No comments:
Post a Comment