Je ne veux pas être riche. Je veux être merveilleuse.
Marilyn
Monroe
Merveille – Subst fém.
Chose qui suscite l'étonnement et l'admiration en raison
de sa beauté, de sa grandeur, de sa perfection, de ses qualités exceptionnelles.
TLF
Comment juger
un tel vœu ? Que dire ? Faut-il admirer sa naïve franchise ou
fustiger sa sotte prétention ? Doit-on en faire la conséquence de
l’idolâtrie dont Marilyn a été l’objet ?
Je préfère
m’intéresser à cette idée : être une merveille. Si Marilyn a été
effectivement merveilleuse, en quoi l’a-t-elle été ? Et si on a du mal à
le dire, cherchons la photo où elle nous parait en effet merveilleuse.
Voici celle
que j’ai retenue :
La splendeur
de cette femme, allongée, comme offerte au photographe qui la surplombe, le
luxe raffiné qui l’environne (le Glamour) et en même temps cette expression
interrogative, comme si elle attendait la réponse à une question.
Quelle
question ? « Suis-je merveilleuse ? »
La marâtre de
Cendrillon avait un miroir qui lui répondait lorsqu’elle l’interrogeait. On devine que le malheur de Marilyn fut de
chercher la réponse en elle-même, et que cette réponse fut toujours négative.
Elle appartenait à ces gens qui ne se contentent pas d’être adulé par un public
de fans. Ils veulent en plus être admirables à leurs propres yeux – Et là,
ça n’est pas gagné !
Nous tous qui
échappons à cette interrogation angoissée, nous le savons
instinctivement : oui, nous sommes merveilleux et il ne reste qu’à réparer
les blessures (narcissiques) infligées par ceux qui ne reconnaissent pas cette
réalité. Mais on devrait dire aussi que, symétriquement, il y a ceux qui sont
persuadés de n’être rien du tout, des petits néants avec de la peau autour. Et pour
ceux-là, il n’y a aucune place pour un doute quelconque.
Et peut-être
pas de place non plus entre ces deux extrêmes.
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