Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent
les mots.
Jean
Jaurès
« Mobilité réduite » ; « mal voyant » ;
« gens du voyage »… Si on devait recenser toutes les litotes qu’on
invente pour dire les choses désagréables sans utiliser « les mots qui
fâchent » on n’en aurait pas fini.
Cela nous fait sourire, peut-être haussons-nous les
épaules : gamineries que tout cela – ce n’est pas très sérieux.
Oui, mais depuis quelques années (sic) voilà que les
dirigeants politiques, impuissants à trouver des solutions politiques à la
crise économique (du moins chez nous), se mettent eux aussi à changer les mots,
pratiquant cette langue qu’on baptise parfois « langue de bois ». Savons-nous seulement ce que cela
signifie ?
Lisons Wiki : « La
langue de bois est une figure de rhétorique consistant à éviter de présenter
une réalité par l'utilisation de tournures de phrases et d'expressions
usuelles.
C'est
une forme de communication qui peut servir à dissimuler une incompétence ou une
réticence à aborder un sujet en proclamant des banalités abstraites, pompeuses,
ou qui font appel davantage aux sentiments qu'aux faits.
Il
s'agit moins d'impressionner l'interlocuteur en passant pour plus savant qu'on
ne l'est, que d'éluder le sujet afin d'éviter de répondre à une question ou un
sujet embarrassant. »
--> Houlàlà ! Trop de sens tue le sens ! Je
retiendrai pour ma part la fin de cet article : la langue de bois permet
d’éviter de parler d’un sujet embarrassant tout en donnant l’impression de le
faire.
Bon : maintenant que la définition est posée, tournons-nous
vers les « victimes » de la langue de bois. Comment se fait-il qu’il
y ait des gens assez nigauds pour croire qu’un homme politique pourrait changer
le monde avec des mots ? D’ailleurs les autres politiciens (les opposants
ceux-là) ne s’en laissent pas compter ; à l’issue d’un discours du
Président (ou de qui on voudra), ils s’exclament : « Tout cela ce
sont des mots ; ce que nous voulons ce sont des actes. » ; combien de fois ont-ils fredonné la chanson de Dalida : Paroles, Paroles, Paroles…
Seulement, à la différence de la chanteuse qui ne croit plus
aux paroles du beau séducteur, les citoyens eux continuent de croire que leur
Candidat va effectivement réaliser ce qu’il a promis : - Oui,
pourquoi y croit-on toujours ?
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