Sunday, April 24, 2016

Citation du 25 avril 2016

Nous comprenons la Nature en lui résistant.
Bachelard – La formation de l'esprit scientifique
/Grâce aux sciences mécaniques/ nous deviendrons comme maitres et possesseurs de la nature.
Descartes – Discours de la méthode
L’humanité ne progresse qu’en allant d’un extrême à l’autre de ses possibilités : d’un côté elle contemple la nature ; de l’autre elle la transforme. Soit Aristote avec ses sciences théorétiques qui observent sans jamais toucher à quoique ce soit ; soit Descartes qui veut connaitre les lois de la physique pour mieux agir sur la nature en se substituant au Dieu qui l’a produite.

Nous avons dit que l’humanité ne progressait qu’en allant d’un de ces pôles à l’autre : pourquoi ?
- Parce qu’il faut forcer la nature, ou du moins le tenter : c’est en cherchant à empêcher un phénomène de se produire qu’on peut le mieux comprendre les forces qui agissent sur lui.
Reprenons l’exemple de la lutte contre les bactéries dont nous parlions hier : après avoir découvert les antibiotiques, nous découvrons aujourd’hui qu’il y a des bactéries qui se sont « immunisées » contre leur action. A nous de trouver la parade pour aller contre ce processus tout à fait naturel. Car c’est bien la sélection naturelle a fait prospérer ces microbes qui résistent aux antibiotiques ; et c’est la même chose à tous les niveaux, depuis que la vie existe et que des organismes s’y reproduisent.
- Mais au lieu de « forcer » la nature, on peut à l’inverse laisser un processus se dérouler sans intervenir, afin d’observer les « parades » qu’elle a préparées dans les organismes, et qu’on empêcherait de se manifester en nous substituant à eux. Par exemple et toujours à propos des maladies infectieuses, certaines populations possèdent des caractéristiques génétiques résistantes à ces maladies qui sont fatales aux autres (ce fut sûrement le cas de la peste – on sait que c’est le cas du sida). On croit savoir que l’humanité a failli disparaître dans des grandes catastrophes qui n’auraient laissés vivants que quelques dizaine de milliers d’hommes : on est en droit de supposer qu’ils étaient génétiquement prédisposés à résister à une peste particulièrement radicale.

Nous sommes en ce moment un peu sur le chemin qui conduit au premier versant : respectons la nature parce qu’autrement nous allons la saccager. Le savoir est-il responsable des folies qu’il permet de réaliser ? De nos jours, seuls les franc maçons le pensent encore. Devrions-nous revenir aux doctrines ésotériques ?

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