Wednesday, April 27, 2016

Citation du 28 avril 2016

Une affaire est une affaire, et c'est toujours une victoire pour l'une des deux parties.
 Willem Elsschot – La glu

Alors vous avez lu ? Oui : La France a réussi le contrat du siècle en vendant 12 sous-marins à l’Australie ! OUI : la France !!!

Pourquoi pas ? Seulement, ce grincheux de Elsschot susurre : ça ne peut pas être une bonne affaire pour les deux parties. Si la France a gagné, l’Australie s’est faite entuber.
Revenons à l’information : déjà, écartons les observations cocardières à propos de la supériorité des techniciens français sur les japonais ou les allemands avec les quels on était en compétition : bien d’autres considérations étaient en jeu, comme par exemple la maitrise des chantiers à l’étranger.
- « Chantiers à l’étrangers » avez-vous dit ? Qu’est-ce que ça veut dire ?
- Eh bien, ça veut dire que si nous les français nous avons gagné le marché, c’est déjà parce que nous avons consenti des transferts de technologies telles qu’une partie de la construction des sous-marins en question se fera en Australie et pas à Cherbourg. 
- Bon, et alors ? Ce qui compte, c’est qu’on empoche le contrat et les sous qui vont avec.
- Vous avez tout à fait raison. Quoique… Les capitaux engagés sont en effet colossaux (34 milliards d’euros!) mais tout ça, c’est l’argent déboursé par le gouvernement australien, mais il n’ira pas forcément dans la poche des français : pour le moment on ne sait pas encore, parce que le contrat n’est pas finalisé.
- Quoi ? On nous aurait menti ? Ce contrat du siècle ne serait pas définitivement signé ?
- Ce que nous avons signé, c’est l’exclusivité pour la phase finale de la négociation : de ce point de vue, oui, nos concurrents sont écartés. Mais la répartition définitive des travaux et donc le montant des gains  réalisés restent encore à négocier, et donc, même si on a déjà avancé, le principal reste à faire : rédiger le document et mettre deux signatures en bas.
Tout cela me fait penser aux Rafales qu'on a annoncés vendus au moins 10 fois à l’Inde, et dont on dit que finalement la négociation est toujours en cours…

Avouez qu’il n’est pas encore tout à fait sûr que les Australiens aient à regretter leur signature.

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