On ne peut rien faire seul. Il ne suffit pas d’être aimé des
gens ou de les aimer, il faut leur faire confiance
Emmanuel
Macron – Discours d’Orléans (8 mai 2016)
D’abord, ça paraît bizarre : on pourrait donc aimer les
gens et ne pas leur faire confiance ? Drôle d’amour !
- Chérie je t’aime de toute mon âme, mais
rappelle-toi : si tu parles à des étrangers en mon absence, je te fouette
à mon retour.
Brrr… oui : drôle d’amour ! Mais bien sûr ça ne
marche pas comme ça, et heureusement ! Si l’amour doit aller avec la
confiance, c’est que, quand on s’aime, on fait quelque chose ensemble.
- Chérie, ce soir j’invite mon patron à la maison. Tâche
d’être à la hauteur pour le repas !
- Oui, mon amour, mais tu sais, si tu m’aimes, tu me fais
forcément confiance, non ?
- Heu… Oui, je t’aime mon cœur, et je sais que toutes tes
qualités que j’adore seront toujours là ce soir – c’est évident. Seulement,
pour le soufflé au crabe, il faut que je te dise : l’autrefois, quand il
est arrivé sur la table, il était retombé.
Récapitulons : puisque pour faire une vie commune, on
ne peut se contenter de se regarder dans les yeux, mais qu’il faut aller de
l’avant dans la vie, alors on doit faire équipe et donc faire confiance à
l’autre pour ça, exactement comme avec n’importe qui d’autre. Mais après tout,
est-ce donc si important ? Je fais confiance à mon épouse pour la tenue
des comptes du ménage ou pour s’orienter dans une ville nouvelle, mais si ce
n’était pas le cas, je l’aimerais tout autant.
Deux remarques :
- d’une part on pourrait fort bien faire confiance à des
gens qu’on n’aime pas : c’est le cas dans les entreprises, où les
collaborateurs peuvent ne pas susciter la sympathie, mais être totalement
efficaces. (« Ma secrétaire, je n’aimerais pas être marié avec elle – mais
pour ce qui est d’organiser mon agenda, chapeau ! »)
- d’autre part, ne l’oublions pas : Emmanuel Macron
s’adresse ici à un public séduit par le beau et brillant jeune homme qu’il
paraît être. Les dames en particuliers en parlent avec des trémolos dans la
voix. Alors on comprend qu’il dise : « Oui, je vous aime aussi.
Seulement voyez-vous, ce qu’il faut pour aller de l’avant, c’est de l’énergie –
votre énergie. Et je vous fais confiance pour dépenser la vôtre en ma
faveur».
Comme le dit Libé : « à Orléans, avec Jeanne
d’Arc, Macron attend des voix ».
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