Moi, j’aime
quand je suis toute seule avec ma maman. Mais il faut des papas aussi :
ils ont des petites boules sous le zizi pour faire des enfants.
Caroline – 3 ans. (Le prénom a été
changé)
Interview « fêtes des mères »
sur France Inter
Une remarque
si charmante n’a pas pu être inventée par une enfant de trois ans : il
faut bien que quelqu’un lui ait dit ça – peut-être justement pour contrer ce
désir d’effacer tous ceux qui s’intercaleraient entre cette petite et sa maman
chérie. Reste que ça dit encore pas mal de choses, à commencer par l’idée que
les hommes sont faits pour la reproduction et que là pourrait (= devrait ?)
s’arrêter leur fonction.
Je laisse
intentionnellement la psychanalyse et son explication par la femme-castrée,
parce qu’il faut selon moi prendre cette affirmation au ras de la
conscience : tout comme les femmes apparaissent à certains hommes comme
des machines à baiser et à perpétuer le lignage, l’homme apparait à certaines
femmes comme le moyen de mettre au monde
des enfants – et de les protéger.
A partir de
là, l’idée intéressante est que l’humanité devrait ne comporter qu’un seul sexe
– masculin ou féminin, peu importe. D’ailleurs il s’en est fallu de peu puisque
le Seigneur n’avait pas prévu autre chose et que s’il a été obligé de créer
Eve, c’est parce qu’Adam, ce lourdaud, n’arrivait pas à se débrouiller tout
seul. Du coup n’est-ce pas le narcissisme qui parle ici ? On explique
parfois l’homosexualité par le désir d’étreindre sa propre image, mieux que
Narcisse qui ne l’a cherchée que dans le reflet de la fontaine. On peut dire
ainsi que les « mecs » qui s’agglutinent sur le canapé devant le foot
en buvant des bières et en rotant bruyamment adoptent un comportement de meute
pour éjecter les femmes, indésirables trouble-fêtes de cette virilité.
Mais les
femmes aussi ont leurs fêtes entre copines, et puis leurs secrets de femmes,
aussi éventés que ceux de la Maçonnerie, disposés comme remparts autour d’un
domaine où elles sont sûres de pouvoir être plus femmes parce qu’entre femmes.
--> Eh
bien voilà l’Euro de foot : les hommes dans les fan-zones ; les
filles au restaurant entre copines, et tout le monde sera content. Généralisons
ça !
Ah… Si
seulement on pouvait faire comme si l’autre sexe n’existait pas ! Si
seulement les grecs n’avaient pas inventé Eros, ce dieu qui n’engendre pas mais
qui force à s’accoupler avec l’être différent !
Quoique :
Jean-Pierre Vernant présente Eros comme le principe qui « rend manifeste la dualité, la multiplicité incluse dans l'unité »
(lire ici). Vous m’avez compris les mecs : vous avez de la gonzesse au
fond des tripes. Et vous mesdames, de la virilité éructantes au bord du cœur.
No comments:
Post a Comment