Thursday, August 18, 2016

Citation du 19 aout 2016

Aujourd’hui le genre de la dystopie semble avoir conquis une part importante du marché éditorial destiné aux adolescents et aux jeunes adultes.
Blog « Carnet du Monde du livre » Université Aix-Marseille
Au cœur de cette dystopie d’un monde en perdition, entre menaces sur l’environnement, désastres économiques et complots politiques, Wallace trace un tableau sinistre des failles d’une société […]
Michel Schneider, Foster Wallace est-il lisible ? – Le Point n°2 242, 27 août 2015

Dystopie : genre littéraire opposé à l’utopie ; il met en avant une société imaginaire basée sur les craintes humaines. On peut citer comme source : Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley (1932), 1984 de George Orwell (1949), ou encore Ravage de René Barjavel (1943).

Voilà un mot qui sonne curieusement à nos oreilles – Certes, il paraît à la fois étranger, trop savant (du moins compte tenu de notre niveau d’éducation), mais en même temps séduisant parce qu’il classe ceux qui l’emploient dans la catégorie des gens cultivés. Mais en plus son usage ne nous paraît exclusivement pédant, car il est certainement également judicieux.
Détaillons :
 - Il y a des mots comme obsolescence, procrastination, ou chafouin – et donc maintenant dystopie – qui accèdent d'un coup à la célébrité. Peut-être, comme ces mots qu’on vient de citer, s’agit-il de termes tombés en désuétude et qu’on ressort comme ça, rien que pour faire le malin (1) ; à moins qu’on les imagine néologismes chargés de signifier une idée qui surgit comme une nouveauté à mettre en relief.
- Oui, n’est-ce pas, c’est sans doute cela qui opère avec les dystopies, comme d’ailleurs les utopies, souvent proposées comme rêveries mais qui sont en réalité une description cruelle et lucide du présent (2). Les dystopies sont bel et bien une ouverture sur notre présent tout juste lié à un proche avenir. Ainsi des romans qui nous présentent des Survivants de l’espèce humaine, dans une planète dévastée, soit par un conflit nucléaire, soit par les ravages de son exploitation humaine. La dystopie est une distanciation par rapport à la réalité, un peu comme la mise en scène théâtrale pour Brecht, pour créer une rupture avec la vision du quotidien, mais cette rupture est la condition de la prise de conscience de la corruption qui gagne notre monde.
L’erreur à ne pas commettre serait de croire que la littérature fantastique est là pour nous reposer du réalisme, pour nous faire oublier les soucis du quotidien. C’est comme on le voit exactement le contraire.
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 (1) Mito, gruger, l’argot des Quartiers ressort parfois ces mots devenus bizarres et pourtant très courants dans le passé.

(2) Telles le « Meilleur des mondes » ou « 1984 ».

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