Barbe. Poils qui sont habituellement coupés par ceux qui
estiment à juste titre que la coutume chinoise de se raser la tête est absurde.
Ambrose
Bierce / Le dictionnaire du Diable
Notre citation-du-jour attire l’attention sur les modes
qui président à la taille de la barbe et des cheveux. Collier, bouc ou
moustache, la barbe est l’occasion d’exercer un contrôle sur le système pileux que
la nature nous a fourni – de sorte que même ceux qui ne taillent jamais leur
barbe sont encore des gens qui ont opéré un choix, étant entendu qu’ils
auraient fort bien pu faire comme les autres.
La barbe est d’ailleurs souvent un signe de ralliement, des barbudos cubains aux fondamentalistes religieux.
Ce contrôle de la nature est-il une exception, ou au
contraire se manifeste-t-il aussi dans d’autres lieux ?
Eh bien, les ethnologues nous l’ont montré : les êtres
humains contrôlent toujours ce que la nature leur donne, ne laissant libre
cours à celle-ci que pour lui faire signifier quelque chose – allant même jusqu’à
reconstituer le naturel « artificiellement » quand l’occasion s’en
présente.
Il n’est, pour s’en persuader, que d’observer les jardins. Prenons
par exemple l’opposition entre les
jardins à la française et les jardins à l’anglaise :
On voit que si les français considèrent les plantes comme
une matière première servant à dessiner dans le jardin, un peu comme les
couleurs sur la palette du peintre, les anglais quant à eux les considèrent servant
à produire des formes pittoresques, la main de l’homme ne se trahissant que par
l’agrément obtenu.
Et alors : la barbe ?
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