Quand au fripon se joint le sot, l'honnête homme n'a qu'à
croiser les bras. Le sot ligué avec le fripon contre lui-même est une
combinaison à laquelle nul ne peut résister.
Samuel
Beckett – Murphy (1938)
On dit des vieux que rien ne les fait rire, qu’ils sont tout
le temps à maugréer que c’était mieux de leur temps, que les gens étaient plus
respectueux des valeurs et que désormais tout fout le camp.
Et s’ils avaient raison ? Non pas que tout ait changé,
mais plutôt qu’avec le temps ils sont devenus lucides : ce qu’ils
croyaient être des idéaux capable de mobiliser les énergies et de donner envie
de changer le monde étaient en réalité friponneries de politiciens égoïstes et
ambitieux, et les jeunes sots qu’ils étaient à l’époque étaient tombés dans le
panneau.
1 – Alors, oui : les vendeurs sont comme cela :
ils ne peuvent vivre que si, étant des fripons, ils trouvent en face d’eux des
sots.
Rien ne dit que ces gens soient forcément et perpétuellement
des fripons : peut-être ont-ils été trompés par d’autres qui leur ont fait
croire que leur produit était nécessaire à la vie des braves gens. Mais alors
ils ont été sots d’y croire et basta !
2 – Mais bien sûr, on pense surtout aux politiques, qui,
comme des prestidigitateurs, font apparaitre et disparaître des pans entiers de
la réalité, selon leurs besoins.
On me reprochera peut-être de donner dans le « tous
pourris » bien caractéristique des populismes. Qu’en sait-on ? A-t-on
vérifié ? Du moins on devrait convenir que l’action politique a toujours simultanément deux origines :
- La
volonté de changer la société.
- Le désir
de garder le pouvoir.
Maintenait qu’on est prévenu, comment ces ambitieux vont-ils
faire pour nous berner encore ?
Le comble de la friponnerie ne serait-il pas de faire croire
qu’ils sont non pas des fripons mais des sots – des sots supposés honnêtes et
sincères.
Des fripouilles déguisées en sots : vous voyez à qui je
fais allusion ? Non? C'est vrai que chez nous on n'a pas ça ; mais regardons ailleurs...
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