Ce processus de Destruction
Créatrice constitue la donnée fondamentale du capitalisme : c'est en elle
que consiste, en dernière analyse, le capitalisme et toute entreprise
capitaliste doit, bon gré mal gré, s'y adapter.
Joseph
Schumpeter, 1943 Capitalisme, socialisme et démocratie, (Traduction française
191) – Lire le texte ici
Ceux qui croyaient que Schumpeter était une vieille lune dont la lecture était réservée à des universitaires un peu fripés, un peu poussiéreux vont devoir réviser leur jugement. Car voilà qu’on ressort avec force exclamations admiratives sa théorie de la Destruction créatrice, que l’on désigne comme l’alpha et l’oméga de l’économie libérale.
Il est vrai que l’idée est courante et qu’elle repose sur
des observations facilement actualisables : l’évolution des techniques,
des nouvelles méthodes de production et de distribution, après avoir détruit les
emplois qui étaient attachés au stade précédent de l’évolution économique, en engendrent
à présent des nouveaux Toutefois la nouveauté de la théorie de Schumpeter est à
chercher ailleurs – à savoir dans la place accordée à l’innovation
technique dans l’évolution économique.
Je ne ferai pas la critique de cette théorie, faute de
compétence dans le domaine de l’économie. Mais en restant au ras des
pâquerettes du quotidien, je me contenterai de poser cette question :
derrière chaque emploi détruit, il y a un homme dont la place au sein de la
nouvelle organisation n’est pas garantie. La destruction des emplois dans
l’industrie peut bien être contrebalancée par des créations dans les emplois
dans l’ingénierie numérique, rien ne dit que le chaudronnier de 45 ans qui
vient d’être licencié pourra s’établir technicien de maintenance chez Interface numérique.
D’ailleurs, regardez le monsieur de 50 ans : quelle
place parait-il occuper dans l’Entreprise ? Et puis, entre nous vous
semble-t-il avoir été chaudronnier dans une vie antérieure ?
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