Roland
Jaccard – Sugar babies
(son journal intime)
A-t-on le droit de mentir quand on est amoureux ?
Peut-être pas ; par contre « en
amour », c’est-à-dire dans la séduction, oui, certes.
Mais attention : il y a le mensonge utilitaire, le
mensonge de confort, le mensonge honteux et hypocrite, celui qu’on n’avait pas
programmé, mais qu’on improvise pour se
sortir d’une situation dangereuse : ce mensonge-là ne nous intéresse pas.
Par contre la tromperie de manipulation, imaginée de longue main et entrant
dans une stratégie dont Jaccard nous dit que c’est un jeu : alors là, nous
disons Oui ! Mentons intelligemment, un peu comme on ment au
poker.
- La jonction de l’amour et du jeu paraît un peu osée. Le
joueur n’a pas bonne réputation, et même s’il n’est pas un tricheur, ses
combines laissent peu de doutes sur son but : vaincre l’autre et s’adjuger
la victoire dans un combat dont l’amour paraît absolument proscrit.
Aussi ne s’agit-il pas de partage de l’amour, mais de la
situation où l’amour paraît engagé, à condition de ce soit l’amour vécu par l’autre.
Les romans d’autrefois regorgeaient de situations où le beau séducteur – ou la
femme fatale – s’efforçait de provoquer l’amour sans jamais en être
affecté ; c’était même un ressort de l’intrigue que de deviner quand ce
méchant héros serait lui-même « attrapé ».
Si on généralise cette situation à l’amour en général, on
regrettera que la franchise et la confiance ne soient pas compatibles avec
l’amour ; on le refusera même. Sans confiance : plus d’amour ! Soit
– mais faut-il pour autant tout dire et tout montrer à son amoureux(se) ?
N’y a-t-il pas, même entre amoureux, la nécessité de préserver le secret ?
Nous illustrerons cette nécessité avec l’histoire de la fée
Mélusine, mais pour cela nous attendrons demain…
…
A demain, si vous le voulez bien !
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