On ne ment jamais tant qu'avant les élections, pendant la
guerre et après la chasse.
Georges
Clemenceau
Il est une question qui me tracasse l’esprit de temps à
autre, quand reviennent les élections : pourquoi oublie-t-on cette
sentence de Clémenceau, qui aligne les mensonges électoraux sur ceux des états
majors de guerre et des chasseurs (on dirait la même chose des pécheurs) –
comprenons qu’il s’agit des plus énormes mensonges qu’on puisse imaginer. Voyez
comment on est assidu aux débats des candidats de la droite à la
primaire : est-ce dans l’espoir qu’ils s’invectivent en direct, qu’ils se
volent dans les plumes – à fin de créer un événement ? C’est ça
n’est-ce pas ? Répondons « Oui »
parce que ça nous évite de penser qu’on se met devant sa télé pour connaître un
programme aussi mensonger que tous ceux qui nous ont été assénés en 2012 ?
Hélas…
Enfin, si nous suivons Clemenceau il y a quand même une
consolation : le politicien ne ment pas tout le temps – du moins pas
toujours autant : après l’élection, il nous dit la vérité. C’est même cela
qui permet de parler de « mensonge électoral ».
Oups !!!! Qu’ai-je dit là ? Aurais-je suggéré que
si l’élu continuait à nous mentir après
son élection on ne verrait pas qu’il fait exactement de contraire de ce qu’il a
inventé avant ? Quoique : l’actuel
encore-Président a tenté le coup : mais ça ne marche pas ! Son fameux
« Ça va mieux » est resté célèbre parmi les bourdes élyséennes.
Re-quoique : et
si c’était vrai ? Si tout était entrain de s’améliorer, mais que les
citoyens qui sont devenus hostiles au Président avaient imaginé que jamais il
ne pourrait faire quoique ce soit de bien ?
- C’est bien fait pour lui, dira-t-on : il n’avait qu’à
ne pas nous mentir avant.
Oui, bien sûr. Mais c’est un peu court. On pourrait aussi
dire qu’en politique, l’opinion des électeurs-citoyens est nourrie de
représentations fantasmées, d’illusions sur le mode du : « Enfin un
homme neuf ! » et puis, un peu plus tard, du « Tous aussi incapables. Ils ne
pensent qu’à eux ! » – voire même du célèbre « Tous
pourris ! »
Alors, certes, la politique n’est pas une science. Ce n’est
pas une raison pour gober ses affirmations en oubliant la démarche scientifique
faite d’observation, de vérification et d’anticipation rationnelle.
« Incapable, vieux croûton, pourris, vendu »…
Peut-être. On va quand même vérifier.
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