Wednesday, November 02, 2016

Citation du 3 novembre 2016

La politique est appelée à disparaître en tant que méthode de résolution des problèmes de l’homme, et on arrivera à l’éliminer au même titre que la syphilis.
Boris Vian – Traité de civisme (1951)

Glissons sur la comparaison entre la politique et la syphilis, maladie honteuse contractée pour avoir cédé à des pulsions immorales. Insistons sur la prophétie annonçant la prochaine disparition de la politique comme méthode de résolution des problèmes de l’homme.

- Définissons d’abord : « La politique recouvre tout ce qui a trait au gouvernement d'une communauté ou d'un Etat : - l'art et la manière de gouverner ; - l'organisation des pouvoirs ; - la conduite des affaires publiques ; - les actions prévues ou mises en œuvre par une institution, une organisation, un parti, un Etat, une entreprise, un individu... en vue d'atteindre un objectif préalablement fixé » (Définition de La Toupie). On a compris que pour parler de politique, il faut exclure les rapports de forces tels qu’ils ont lieu dans la nature. Le patriarche, dans la mesure où il exerce un pouvoir dépendant de la domination par la force de la tribu, ne saurait être un chef politique, tout juste pourrait-on le comparer au mâle dominant de la horde.
Qu’est-ce qui fait que la politique pourrait disparaître ? On imagine une rechute dans un état de nature post-apocalyptique où des bandes sauvages iraient glaner leur pauvre nourriture sous la direction d’un chef cruel et violent ; ou bien au contraire que l’humanité comme dans les rêves anarchistes devienne capable de s’auto-organiser, de s’autogérer, résolvant ses problèmes par consensus sans faire appel aux ordres d’un pouvoir contraignant.
Mais de toute façon, pour que la politique existe il faut un pouvoir centralisé, issu de la volonté de chacun à l’égard du bien commun. C’est cela qui n’apparaît même pas dans le despotisme, et c’est cela qui se dissout dans l’anarchisme.

Mais il y a aujourd’hui une autre manière pour la politique de perdre son pouvoir : c’est de le remettre aux mains de la finance. De même que le despote disait : « Tu m’obéis, ou bien tu vas ramer sur mes galères ! », le financier vous dit : « Tu me laisse prendre mes dividendes sur ton travail sinon tu vas mendier ton pain au coin des rues ».

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

vian était un putain de visionnaire excusez moi "putain de "
kiss