La politique est appelée à
disparaître en tant que méthode de résolution des problèmes de l’homme, et on
arrivera à l’éliminer au même titre que la syphilis.
Boris Vian – Traité de civisme (1951)
Glissons sur la comparaison
entre la politique et la syphilis, maladie honteuse contractée pour avoir cédé
à des pulsions immorales. Insistons sur la prophétie annonçant la prochaine
disparition de la politique comme méthode de résolution des problèmes de l’homme.
- Définissons d’abord :
« La politique recouvre tout ce qui a trait au gouvernement d'une
communauté ou d'un Etat : - l'art et la manière de gouverner ; - l'organisation
des pouvoirs ; - la conduite des affaires publiques ; - les actions prévues ou
mises en œuvre par une institution, une organisation, un parti, un Etat, une
entreprise, un individu... en vue d'atteindre un objectif préalablement fixé »
(Définition de La Toupie). On a
compris que pour parler de politique, il faut exclure les rapports de forces
tels qu’ils ont lieu dans la nature.
Le patriarche, dans la mesure où il exerce un pouvoir dépendant de la
domination par la force de la tribu, ne saurait être un chef politique, tout
juste pourrait-on le comparer au mâle dominant de la horde.
Qu’est-ce qui fait que la
politique pourrait disparaître ? On imagine une rechute dans un état de
nature post-apocalyptique où des bandes sauvages iraient glaner leur pauvre
nourriture sous la direction d’un chef cruel et violent ; ou bien au
contraire que l’humanité comme dans les rêves anarchistes devienne capable de
s’auto-organiser, de s’autogérer, résolvant ses problèmes par consensus sans
faire appel aux ordres d’un pouvoir contraignant.
Mais de toute façon, pour que
la politique existe il faut un pouvoir centralisé, issu de la volonté de chacun
à l’égard du bien commun. C’est cela qui n’apparaît même pas dans le
despotisme, et c’est cela qui se dissout dans l’anarchisme.
Mais il y a aujourd’hui une
autre manière pour la politique de perdre son pouvoir : c’est de le
remettre aux mains de la finance. De même que le despote disait :
« Tu m’obéis, ou bien tu vas ramer sur mes galères ! », le
financier vous dit : « Tu me laisse prendre mes dividendes sur ton travail
sinon tu vas mendier ton pain au coin des rues ».
1 comment:
vian était un putain de visionnaire excusez moi "putain de "
kiss
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