Friday, November 18, 2016

Citation du 19 novembre 2016

Même au temps où ma passion était si fastueuse que j'aurais échangé mon avenir contre une heure dans tes bras je n’ai jamais cessé de te voir tel que tu étais : un porc.
Marcela Iacub – Belle et bête
On lira en annexe le texte de Marcela Iacub, en se rappelant qu’elle parle de sa liaison avec DSK, du temps de l’affaire du Sofitel. Cela simplement pour situer le « porc ».

Donc, les porcs ont le droit d’être des porcs, pour autant qu’ils ne sont rien d’autre – des pervers mais pas des malfaisants, des obsédés sexuels mais pas des prédateurs, des délirants qui ne perturbent pas la vie du quartier etc. Les jeter en prison au seul motif qu’ils sont tout cela et rien d’autre est l’indice d’une société injuste et liberticide : telle est la conclusion de ce texte. Mais ce serait hâtif, car Marcela Iacub va plus loin : elle affirme avoir aimé passionnément son porc-amant tout en sachant parfaitement ce qu’il était.
Certes, elle prétend qu’elle l’a aimé aussi par compassion, parce qu’il était dénigré, poursuivi par une meute de journalistes excités par l’infamie de ses agressions sexuelles. Mais il y a un non-dit dans le texte-confession de Marcela Iacub : on n’aime pas sur commande, et si elle a aimé passionnément l’homme vicieux c’est, que de dessous sa fange, son regard lubrique perçait encore – et qu’elle aimait ça ! Oui, on a le droit de supposer que, chez elle, il y a une tendance à aimer la souillure, un peu comme le petit enfant durant son stade anal. Or, le cochon est précisément l’animal qui vit dans une souille ! Pas de cochon sans souillure, et si l’infamie le recouvre ce n’est qu’un peu de souillure en plus. On dirait même qu’il est encore plus parfaitement porc lorsque les médias du monde entier clament son abjection – donc encore plus séduisant.
Alors, on se rappelle l’équivoque du livre de Marcela Iacub : certains y ont vu une authentique histoire d’amour (comme celle que nous venons de relater) – d’autres ont compris qu’il s’agissait d’une odieuse manœuvre de séduction d’une essayiste en mal de célébrité qui « séduit le séducteur » pour en tirer un livre de confession intime dont elle aurait espéré un gros tirage.
Souillure pour souillure, on ne nous empêchera pas de préférer la première, celle qui fait aimer la fange, à la seconde celle qui prend des notes quand le cochon qui grouine sur son corps.
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Annexe. – « Tu étais vieux, tu étais gros, tu étais petit et tu étais moche. Tu étais machiste, tu étais vulgaire, tu étais insensible et tu étais mesquin. Tu étais égoïste, tu étais brutal et tu n'avais aucune culture. Et j'ai été folle de toi. Non pas qu'il y ait un rapport de cause à effet entre tes défauts et les sentiments océaniques que j'ai éprouvés. C'est une curieuse coïncidence. Même au temps où ma passion était si fastueuse que j'aurais échangé mon avenir contre une heure dans tes bras je n’ai jamais cessé de te voir tel que tu étais : un porc. C'est ma compassion pour ces animaux si dénigrés qui a éveillé mon intérêt pour toi. Tu étais le grand persécuté, le bouc émissaire. Je me suis sentie obligée de prendre ta défense pour dire : Les porcs ont le droit d'être des porcs. Une société qui met ces créatures en prison aux seuls motifs qu'ils ont des goûts propres à leur espèce n'est pas une société libre et juste. » Marcela Iacub – Belle et bête

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

je repasserai super sujet belle journée merci de votre venue riche et à propos. je vous embrasse Jean pierre