Thursday, November 17, 2016

Citation du 18 novembre 2016

Près d’un américain sur cinq est concerné par les légalisations (de la consommation de cannabis) de quoi faire passer la pilule après l’élection de Donald Trump.
Théo Mercadier – Konbini channels

Je ne comprends pas pourquoi l’homme rationnel et spirituel se sert de moyens artificiels pour arriver à la béatitude poétique
Baudelaire – Les paradis artificiels (Le Haschich)
Obnubilés que nous fûmes par le vote des américains pour leur Présidentielle, nous avons omis de regarder les autres décisions sur les quelles ils devaient se prononcer lors du même scrutin –  entre autre, le vote en faveur de l’usage « récréatif » du cannabis. Insistons sur cet usage : il ne s’agit pas de faire une consommation d’ordre médical pour calmer les douleurs (dans de nombreux Etats, cela est déjà permis dans des les lieux appelés « centres de compassion » – joli n’est-ce pas ?) ; l’usage récréatif quant à lui est bel et bien la « défonce », ou du moins une tentative de s’en approcher.
Et c’est là que surgit Baudelaire (vous trouverez en Annexe le texte complet d’où sa citation est extraite) : « l’enthousiasme et la volonté suffisent pour (nous) élever à une existence supra-naturelle ». Autrement dit, ce fonctionnement si particulier de l’intellect et de nos organes sensoriels peut être atteint sans consommer de stupéfiants, mais simplement par l’acte créateur qui porte l’être humain au-delà de lui-même, lui permettant de devenir à la fois « cause et effet, sujet et objet, magnétiseur et somnambule. »

Dans les années 70 les adeptes du mouvement psychédélique consommaient du LSD pour parvenir à créer leur  œuvres d’art ;


 déjà longtemps avant, Kerouac écrivait sous l’emprise de puissantes amphétamines. Mais c’est simplement qu’en eux la puissance créatrice n’avait pas atteint le niveau dont nous parle Baudelaire. Car c’est en sens inverse que fonctionne le processus : c’est en créant que l’homme s’enivre le plus.
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Annexe :
"Barbereau, théoricien musical, et professeur au Conservatoire. J’étais auprès de lui dans une société dont quelques personnes avaient pris du bienheureux poison, et il me dit avec un accent de mépris indicible : « Je ne comprends pas pourquoi l’homme rationnel et spirituel se sert de moyens artificiels pour arriver à la béatitude poétique, puisque l’enthousiasme et la volonté suffisent pour l’élever à une existence supra-naturelle. Les grands poëtes, les philosophes, les prophètes sont des êtres qui, par le pur et libre exercice de la volonté, parviennent à un état où ils sont à la fois cause et effet, sujet et objet, magnétiseur et somnambule. »
Je pense exactement comme lui."

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