La nature,
féconde en bizarres portraits, / Dans chaque âme est marquée à de différents
traits
Boileau – Art Poétique. III (1674)
Charles Le Brun – La physiognomonie (1671)
Charles Le
Brun ne fut pas seulement le peintre et le décorateur du château de
Versailles ; il fut aussi le théoricien de ce passage de l’animal à
l’homme : non seulement il y a continuité comme le montre ses dessins, mais
encore l’homme conserve en lui – du moins sur son visage – des traits évoquant
l’influence de l’animalité sur lui. On comprend alors que comme Boileau il
estime que les traits du visage reflètent les traits saillants du caractère des
personnages.
C’est cela
qui nous retient encore aujourd’hui : non pas que tel ou tel homme ou
femme (publique par exemple) puisse à coup de Photoshop ressembler à un animal
(1), mais qu’on puisse interpréter un comportement humain comme s’il s’agissait
de celui d’un animal, qu’on arrive même à anticiper sur ses réactions grâce à
cela. L’idée est qu’il y a une continuité entre l’animal et l’homme, et si on
considère que certains de nos compagnons à quatre pattes sont comme des humains
aux quels il ne manquerait que la parole, réciproquement, certains humains ont
en eux des traits de comportement animal.
Voyez, par
exemple comment notre ex-premier ministre fait montre d’une agressivité
ombrageuse qui nous donne à penser que son origine ibérique l’identifie au
héros de la corrida (je veux dire non pas le torero, mais le toro –
Olé !). Ou notre encore-actuel Président, qui aurait peut-être des traits
de cocker ? A moins que passant outre la barrière des genres on estime
qu’il incarne parfaitement l’homme-ficus dont on décrit les caractéristiques ici.
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(1) On peut
aussi à l’approche de Noël offrir au petits enfants des déguisements de Maya
l’Abeille, ou permettre au Papa, pour le réveillon du 31 de troquer sa
houppelande de Père noël pour une tenue d’éléphant avec une grande et
vigoureuse trompe qui sera du meilleur effet auprès des dames… (Voir ici)
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