« Le roi de France ne /se/ venge pas /des/ injures du duc
d'Orléans. »
Mot
qui aurait été prononcé par le roi Louis XII,
lors
de son avènement au trône de France en 1498.
Magnanimité :
vertu morale poussant à agir, de façon désintéressée et au mépris du
danger, pour réaliser ou incarner un idéal.
La magnanimité de Louis XII (précédent duc d’Orléans) qui
renonce aux vengeances qu’il pourrait exercer à l’encontre de ses anciens
ennemis ne relève pas de quelque vertu morale, et encore moins d’une nouvelle
alliance : elle est l’expression du dédain dans la quelle le Roi de France
tient désormais de telles injures.
Lisons en effet la
Chronique d'Humbert Vellay (1592) : « /Louis XII affirma/ qu'il ne serait décent et à honneur à un roi de
France de venger les querelles, indignations et inimitiés d'un duc d'Orléans,
et qu'il oubliait le passé et les retenait pour ses bons et loyaux sujets »
On comprend alors qu’il n’est pas question de vertu mais au
contraire de la conscience aigüe de sa valeur : devenu puissante, la
victime de ces attaques cesse d’en être affectée car elles sont devenus trop
petites pour être remarquées. Ce sont, pour utiliser une expression connue,
« des piqures de moustiques sur le
dos d’un éléphant ».
Mais cette explication de l’abandon de la vengeance amène
aussi une autre conclusion : rappelons la tragédie de Corneille « Cinna (ou la clémence d’Auguste) ».
Pour mettre fin aux violences dont le règne de Louis XIII a été l’occasion (1),
Corneille établit que seul un pouvoir fort permet de pardonner les injures dont
les nobles ont été responsables à l’égard de leur souverain, parce que celui-ci
n’a plus rien à craindre s’il se montre magnanime : « Soyez très
fort, vous pourrez pardonner les injures qui autrement vous auraient fait
vaciller. »
Cette conclusion est valable également dans la vie politique
intérieure du pays : la paix amène la paix quand elle signe l’épuisement
de l’une des deux parties : la réconciliation nationale est alors
possible. (2)
-------------------------------
(1) Il s’agit de la Fronde.
(1) Il s’agit de la Fronde.
(2) Ceux qui voudraient y voir une allusion à l'union prônée entre les anciens rivaux des élections Primaires de la droite ou de la gauche n'auraient pas tout à fait tort.
No comments:
Post a Comment