Cette manière d’aimer (= passionnément) s’atténue chez les
jeunes qui, ne voulant appartenir qu’à eux-mêmes, tolèrent l’instabilité des
corps et des couples.
Boris
Cyrulnik – Les nourritures affectives (à lire ci-contre – Cliquez sur l’image
pour lire)
De
la jalousie –
Voici une vraie question que pourtant on ne pose pas aussi
souvent qu’elle le mériterait : la
jalousie existe-telle toujours,
à l’époque des relations papillonnantes et des applis Smartphone permettant de
localiser dans les environs qui donc est disponible pour une petite détente
coquine ? On lira soigneusement la
réponse de Boris Cyrulnik dans le texte ci-contre ; je résume son
analyse :
1 –
De nos jours la jalousie est perçue comme une pathologie et non plus
comme un effet de la passion.
2 –
Simultanément, la fidélité se relativise : « Si ce n’est qu’une
aventure physique, je veux bien lui pardonner » dit l’épouse de l’homme
infidèle (ou l’époux de la femme etc.)
3 – Mais
au-delà de ça, il y a une vérité plus fondamentale : si les jeunes
tolèrent l’instabilité de corps et des couples, c’est qu’ils ne veulent appartenir qu’à eux-mêmes.
--> Voici qu’on trouve ce qu’on ne cherchait pas :
l’amour narcissique comme passion de soi. On retrouve une intuition entrevue grâce
à Shakespeare : « J’aimerais
mieux être un crapaud et vivre des vapeurs d’un cachot que de laisser un coin
de l’être que j’aime à l’usage d’autrui ! » dit Othello (Voir ici). Si
cette jalousie est délire, elle est un délire de possession, c’est en ce sens que Desdémone doit lui appartenir,
elle est comme valorisée par cette appartenance par la quelle elle accède à ce
statut d’être unique au monde : Othello aime Desdémone à condition que
Desdémone aime Othello. La jalousie n’est autre qu’un « effet boomerang »
de l’amour
Il résulte de tout cela que le singulier employé pour parler
de l’amour est trompeur : l’amour est multiple, il peut résulter de toutes
sortes de passions, spirituelles, sexuelles, psychiques ; du coup son
échec peut entrainer toutes sortes d’effets, fureurs, délires, effondrement
psychique. La jalousie n’est qu’un effet parmi d’autres de cet échec, et il
faut la ramener à son origine pour en découvrir le sens.
L’amour comme aventure sans cesse en quête de nouvelles
frontières aurait-il donc aujourd’hui succédé à l’amour colonisateur ?
1 comment:
Je crois que, même si il peut être destructeur, que le besoin d’absorber l'autre est très enraciné en l'être humain. la "civilisation" essaie de nous en détourner mais cela se reporte sur d'autres objets. (pas très bien exprimé mais c'est dimanche ...)
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