Thursday, December 22, 2016

Citation du 23 décembre 2016

Heureux chocolat, qui après avoir couru le monde, à travers le sourire des femmes, trouve la mort dans un baiser savoureux et fondant de leur bouche.
Brillat-Savarin


Noël… Trêve des confiseurs… Moment de bonheur comme suspendu entre l’avant et l’après, où le présent constitué par la mise en bouche d’un chocolat raffiné dure une éternité (cf. Post d’hier).
Raison de plus pour la Citation-du-jour de chanter les louanges du chocolat.
Quoique…  à quoi bon chercher des mots pour célébrer le chocolat ? Pour cela il faut et il suffit de le laisser fondre dans la bouche – à moins de préférer le chocolat à croquer.
Mais Brillat-Savarin ne s’avoue pas vaincu : il  veut parler du plaisir – et en particulier de celui de manger du chocolat. Comment faire ?
Sa réponse est la suivante : on peut évoquer une jouissance en la rapportant à une autre jouissance : ainsi donc le plaisir que donne le chocolat peut se comprendre en pensant à un autre plaisir. Alors, à quoi nous fait penser « la mort dans un baiser savoureux qui fait fondre dans la bouche des femmes » ?
- Oh ! Shocking ! Ça y est, tout le monde à compris : la mort est la « petite mort » et le baiser savoureux est « la petite gâterie » ; quant au bonbon fondant au chocolat, je vous laisse imaginer ce qu’il est.
Brillat-Savarin est un drôle de coco : il suppose que son allusion sexuelle est plus transparente que toute autre description de la saveur du chocolat. Admettrons-nous que ce soit là l’effet de coutumes propres à son époque (1) ? Sans doute.

Maintenant j’imagine que certains vont utiliser ce Post à des fins un peu spéciales.
- Chérie ! Chérie ? Tu sais quoi ? Pour Noël, je pensais t’offrir des chocolats, et puis j’ai pensé que c’était bien banal. Il paraît que Brillat-Savarin a écrit que certaines « petites gâteries » (tu vois de quoi je parle ?) donneraient le même plaisir que de croquer du chocolat -  et en plus ça ne fait pas mal au foie. On devrait essayer, tu crois pas ?
C’est une bonne idée, hein Chérie ?
(Au cas très improbable où votre Chérie ne comprendrait pas l’allusion, faites-lui voir cette video – en ayant soin de couper les toutes dernières secondes)
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(1) La physiologie du goût date de 1825. Pour la « petite gâterie », les messieurs de l’époque avaient recours aux services de professionnelles dont on disait le plus grand bien.

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