C’est moi le père fouettard / Qui s’immisce dans vos rêves / Et les transforment en cauchemars / Avant que la nuit ne s’achève
Un petit rappel : dès l’origine le Père Fouettard a été
lié au Père Noël (ou si l’on préfère à saint Nicolas) qu’il suit partout avec
un grand sac où il fourre les petits enfants indisciplinés et les emporte on ne
sait-où d’où ils ne reviendront jamais.
On oublie habituellement de remarquer qu’entre la hotte du
Père Noël et celle du Père Fouettard, il n’y a pas de différence, sauf que
l’une est remplir de joujoux et l’autre de petits enfants en pleurs. Rappelons
donc qu’à l’origine, Père Noël et Père Fouettard ne faisaient qu’un et que,
jusqu’au dernier moment, les petits enfants vivaient dans l’angoisse de savoir
si le Père Noël leur donnerait un jouet ou bien s’il les fourrerait dans son
grand sac. Cette angoisse était en quelque sorte une répétition générale de la
peur de la damnation, qui revient à se sentir sur la balance sans savoir, après
notre mort, de quel côté penchera le plateau (1).
Oui, nous mêmes ne sommes-nous pas toujours habités par
cette angoisse : - Qui donc viendra nous visiter ce soir : le Père
Noël ou le Père Fouettard ? N’allons-nous pas payer l’addition pour des
fautes que nous n’avons même pas eu conscience de commettre ? Par exemple,
n’avons nous pas consommé sans y prendre garde toute sorte de mauvaises choses,
pesticides, inhibiteurs d’hormones, etc. : ne risquons nous pas de nous
retrouver avec un zizi rabougri, des poumons comme du papier et des cancers qui
nous poussent un peu partout, etc. ?
Il est vrai que le monde contemporain nous a habitués à tout
contrôler : le progrès ce n’est pas pour rien qu’on l’a inventé ! Pourquoi ne saurions nous pas aussi empêcher
le père Fouettard de rentrer chez nous ? Mais hélas : à chaque
progrès voilà un nouveau danger ! Tout se passe comme si quand nous lui barrons
la route nous lui ouvrions une nouvelle porte.
Une seule solution : attendez minuit et regardez qui
entre chez vous.
Avec un peu de chance ce sera Jessica Rabbit.
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(1) Cf. l’image du Jugement dernier ici.
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