- Il dit à la
femme : J'augmenterai la souffrance de tes grossesses, tu enfanteras avec
douleur, et tes désirs se porteront vers ton mari, mais il dominera sur toi. - Il
dit à l'homme: Puisque tu as écouté la voix de ta femme, et que tu as mangé de
l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: Tu n'en mangeras point! le
sol sera maudit à cause de toi. C'est à force de peine que tu en tireras ta
nourriture tous les jours de ta vie,…
Genèse 3, versets 16-17
L’homme
moderne ne se soumet plus aux décrets divins, il ne se prosterne plus devant ses
autels. Il transforme les conditions concrètes de sa vie et il dépasse les
souffrances dont on a prétendu que c’était Dieu qui nous les infligeait.
Bon : je
sais que je vais rôtir en enfer pour avoir osé écrire ces lignes ; mais je
n’y serai pas seul. Avec moi, tous ceux qui ont lutté pour l’émancipation
féminine, qui ont prôné l’usage de la péridurale lors des accouchements. Mais
voyez l’injustice : jusqu’à présent seules les filles d’Eve pouvaient
revendiquer d’être affranchies de la malédiction que constituent les
souffrances de l’accouchement ; quant aux fils d’Adam, ils devaient
continuer à trimer toute leur chienne de vie à gratter le sol stérile ou à
serrer à la chaine toujours le même petit boulon.
Seulement
voilà qu’un jour nouveau se lève pour l’humanité : le revenu universel (ou revenu de base) le promet : le
travail n’est plus la condition de l’existence sociale (1). Bien sûr ce n’est
pas d’aujourd’hui qu’on a décidé de secourir ceux qui ne peuvent travailler, les
vieux, les infirmes, tous ceux qui ont été rejetés du monde de l’emploi. Mais
ça toujours été avec une contrepartie (avoir cotisé à une caisse de retraite)
ou bien parce qu’ils se sont trouvés protégés par la charité due aux enfants de
Dieu, avec sa version laïque du RSA.
Voici
qu’aujourd’hui on le reconnaît : les hommes ne doivent plus considérer le
travail comme une malédiction, et pour cela il faut qu’il devienne facultatif.
Le travail
est aujourd’hui fa-cul-ta-tif :
oui, voilà le mot qui fait peur, parce qu’il renverse tous les préjugés sur les
quels la société capitaliste s’est construite. Je dis « préjugé » car
on le sait bien il ne s’agit pas d’un principe fondateur. Pour le capitalisme,
le fondement de la société, c’est le profit, ou si vous préférez la
plus-value ; pour elle, un trader est plus utile qu’un terrassier.
Dans un de
ses films, Pagnol faisait dire à un de ses personnages « Un homme qui use
une pioche par an (?) ne peut pas être mauvais » : la voilà l’idéologie
qui se trouve mise à mal par l’idée qu’un revenu sera versé sans contrepartie, voire
même qu'il sera destiné à affranchir de toute contrepartie (voir note infra). Désormais, l’enfant
qui vient de naitre à un droit à bénéficier d’une ressource qui va le suivre
toute sa vie, et ce droit est fondamental.
(La
suite à demain, si vous le voulez bien)
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(1) « Le
revenu de base est un droit inaliénable, inconditionnel, cumulable avec
d’autres revenus, distribué par une communauté politique à tous ses membres, de
la naissance à la mort, sur base individuelle, sans contrôle des ressources ni
exigence de contrepartie, dont le montant et le financement sont ajustés
démocratiquement. » Mouvement
français pour un revenu de base. A lire ici
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