Traitez les
gens comme s'ils étaient ce qu'ils devraient être, et vous les aiderez ainsi à
devenir ce qu'ils peuvent être.
Goethe
Quiconque a
le courage de paraître ce qu’il est, deviendra tôt ou tard ce qu’il doit être.
Rousseau - Lettre à Sophie d'Houdetot
(voir Post du 24/6/2006)
Comment
devenir meilleur quand c’est d’amélioration morale
qu’il s’agit ? Nos deux Citations-du-jour prennent la question en
formulant une thèse et sa réciproque, un peu comme au cinéma, avec les caméras
en champ et contre champ.
En effet,
Rousseau fait l’éloge de la transparence qui nous montre aux autres tels que
nous sommes, supposant que sous leur regard on deviendra meilleur. Mais ce
regard, quel est-il ? Réprobateur ? Encourageant ? Sévère plutôt
qu’amical ? En fait il pourrait être un peu tout cela pour Goethe, car
selon lui, ce regard ne voit pas seulement ce qu’on lui montre, mais aussi ce
qu’on devrait être ; il consiste à non pas à dire : « Si tu veux
être un homme tu ne dois pas », mais « puisque tu es un homme, alors
tu dois » – c’est ainsi que l’on prend conscience du chemin qui nous
reste à faire pour devenir meilleur.
La différence
n’est pas mince, car alors que le progrès moral est selon Rousseau lié à la
censure exercée par autres, celui qu’envisage Goethe vient avec
l’identification au meilleur qui est supposé en devenir au fond de
nous-mêmes : nous sommes soumis à l’obligation de nous hausser à ce que
nous sommes déjà – du moins dans le regard des autres. L’attitude que pointe
Goethe est parfaitement claire dans le cas de la confiance : inutile de
dire à l’artisan qui va venir travailler chez vous en votre absence :
« Tenez, voici mes clés : je vous fais confiance, j’espère que vous
ne me décevrez pas ! » car le simple fait de lui abandonner vos clés
implique qu’il est un homme en qui on a confiance et qu’il est simplement
inimaginable qu’il en profite pour vous voler.
C’est
cela : je dois être celui qu’on imagine, ce qu’on admet sans hésitation
dans le cas du pire, mais qu’on doit aussi accepter dans le cas du meilleur.
Reste que
Goethe place une restriction : les gens ne deviendrons pas forcément ce
que vous espérez, mais seulement ce qu’ils peuvent
être. Mais ce n’est déjà pas si mal.
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qu’envisage Goethe vient avec l’identification au meilleur
sommes soumis à l’obligation de nous hausser à ce que nous sommes déjà – du moins dans le regard des autres
Reste que Goethe place une restriction : les gens ne deviendrons pas forcément ce que vous espérez, mais seulement ce qu’ils peuvent être. Mais ce n’est déjà pas si mal.
sublime votre billet du jour
j'ai interprété la femme de goehthe à plusieurs reprises
et je suis toujours très fiere d'avoir bosser sur son oeuvre des années des années
je vous embrasse beau printemps au coeur
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