Wednesday, March 29, 2017

Citation du 30 mars 2017

Corydon, marche devant ; / Sache où le bon vin se vend ; / Fais rafraîchir la bouteille, / Cherche une feuilleuse treille / Et des fleurs pour me coucher. / Ne m’achète point de chair, / Car, tant soit-elle friande, / L’été je hais la viande ;
Achète des abricots, / Des pompons, des artichauts, / Des fraises et de la crème / C’est en été ce que j’aime, / Quand, sur le bord d’un ruisseau, / Je les mange au bruit de l’eau, / Etendu sur le rivage / Ou dans un antre sauvage.
La vie quotidienne de Pierre Ronsard 2
Comment vivait-on au 16ème siècle ? Peut-être vivait-on dans les chaumières de pain sec et d’une cruche d’eau ? Ou dans les châteaux de petits oiseaux rôtis et de tartines de miel ?
Mais très vite on devine que quant à nous nous pourrions espérer vivre comme et comme Ronsard – eux, en tout cas nous donnent les détails pour nous y repérer.

- Hier, au petit matin, nous avons suivi Ronsard alors qu’il tentait de réveiller la belle endormie qui avait partagé sa couche. Il est maintenant midi ou à peu près. Nous retrouvons Ronsard, qui a « l’esprit tout ennuyé » par la matinée d’étude qu’il vient de passer enfoui dans ses livres, et qui estime que ce temps est du temps perdu parce qu’il vaut mieux « manger au bruit de l’eau / Etendu sur le rivage… ».
C’est l’été et c’est décidé : ce sera un déjeuner sur l’herbe. Ronsard a fixé le menu : retenons-le, car il est assez précis pour être reproduit aujourd’hui. Déjà, observons qu’il n’y aura pas de barbecue : la viande en été, ce n’est pas très recommandable (il est vrai que du temps des poètes de la Pléiade la chaine du froid était inconnue). Mais du vin, oui, ça, il en faut. Du rosé ? Peut-être pas, mais un vin frais, venu de la feuilleuse treille, ça – oui. Ajouter les fruits et les légumes frais, les artichauts, les fraises  avec la crème : oui, tout cela nous savons quelle en est la saveur et nous pouvons gouter le repas de Ronsard comme lui-même l’a gouté, tout comme nous pouvons imaginer en rêve déjeuner sur l’herbe avec Manet.



Nous sommes alors au 19ème siècle, mais, qu’est-ce que ça change ? La belle dame ne serait-elle pas par hasard Marie, la belle endormie rencontrée hier ?

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