La société de
masse ne veut pas la culture mais les loisirs.
Hannah Arendt – La Crise de la culture -
1961
La société de
masse est (...) une société de consommateurs,
où le temps du loisir ne sert plus à se perfectionner ou à acquérir une
meilleure position sociale, mais à consommer de plus en plus, à se divertir de
plus en plus
Hannah Arendt – La Crise de la culture -
1961
Hannah Arendt – Une philosophe se penche
sur l’avenir 4
Reste à dire
en quoi consiste la société de masse, et on aura le propos de Hannah Arendt
dans son ensemble.
Selon elle, la société de masse est une société a-politique, c’est à dire un groupe humain réuni par une force externe et non par une activité propre du groupe. Le vivre-ensemble, célébré de nos jours est d’abord un faire-ensemble et c’est en cela que consiste la politique ainsi que l’activité vraiment humaine. (1)
Selon elle, la société de masse est une société a-politique, c’est à dire un groupe humain réuni par une force externe et non par une activité propre du groupe. Le vivre-ensemble, célébré de nos jours est d’abord un faire-ensemble et c’est en cela que consiste la politique ainsi que l’activité vraiment humaine. (1)
On comprend
donc :
- D’abord que
la culture est un faire-ensemble, et non une consommation passive de signes de
distinction. Raison pour la quelle une société qui n’est pas politiquement unie
dans une activité commune ne saurait avoir de culture véritable. Rappelons que
le modèle suivi par Hannah Arendt est la cité grecque, unie par la démocratie
directe (qui n’inclut pas les esclaves comme on le sait) et que la culture qui
en résulte est la philosophie, la tragédie, l’histoire et la rhétorique (sans
oublier la géométrie qui a une place à part).
- Ensuite
qu’une société « sans culture » comme la notre peut par contre fort
bien être une société de loisir étant entendu que les loisirs sont alors une
forme de consommation – éventuellement de produits culturels.
- De ce point
de vue, que devient la culture au sens noble du terme ? Elle devient un
contenu consommable, comme l’a montré Guy Debord dans sa Société du spectacle, où les loisirs ne sont qu’une forme de
consommation impliquant la marchandisation de la « culture ». Comme
on le voit ci-dessous, le Musée du Louvres et Disneyland ne présentent pas de
différence notable.
Sans commentaire – Cliché
J-P Hamel
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(1) Sur la vita activa de Hannah Arendt, lire le
compte-rendu de la Condition de l’homme moderne ici.
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