Wednesday, July 19, 2017

Citation du 20 juillet 2017

Quand il n'y a plus de place en enfer les morts reviennent sur terre
Pub pour Zombie (1978) film de Georges Romero
La mort récente de George Romero nous rappelle l’étrange malaise qui saisit le spectateur dès la première séquence de son film La nuit des morts vivants. Cette image grisâtre, ce cimetière paysager – et puis, de loin ces formes humaines qui apparaissent et qui approchent. Des hommes, des femmes, en apparence normaux – ou presque. Et tout dans ce film tient à ce « presque ». Ce sont des « presque » morts mais ils sont seulement « presque » vivants (1). Alors que dans d’autres films horrifiques, les « zombies » (pour les appeler par leur nom « officiel ») sont défigurés, rongés par les vers et animés de la pire violence envers les gens normaux, ce sont ici des gens qui n’ont qu’une envie : celle de manger – à commencer par les vivants. Et c’est leur détermination silencieuse, leur force démultipliée par leur nombre qui nous terrifie.
Romero a bénéficié d’un hasard extraordinaire : alors que le héros de son film, incarné par un noir, est tué par le policier blanc qui l’a pris pour un zombie, La nuit des morts vivants est sorti en salle juste au moment de l’assassinat de Martin Luther King – lui donnant une signification sociale que Romero n’a jamais récusée.
Mais ne croyons pas que l’histoire s’en tienne là : le malaise engendré par ce film est réactivé à chaque moment de l’histoire par les méandres de la vie sociale : il ne suscite la terreur que parce qu’il désigne ce dont nous avons déjà peur. Car si ces hommes et ces femmes qui tendent leurs mains pour prendre tout ce qu’ils pourraient consommer, qui vous assiègent dans votre maison la nuit et le jour, qui gémissent à votre porte pour mieux dévorer la main que vous leur tendez, 


Image extraite de La nuit des morts vivants (1968)
- oui, si tous ces zombies étaient en ce moment regroupés à Calais à la Porte de la Chapelle ou sous les porches de vos rues ?
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(1) On rebaptise parfois ce film La nuit des survivants.

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