Un jour que le baron de Münchhausen se promène à cheval, sa
monture et lui chutent dans des sables mouvants. Aucun secours à l’horizon !
L’ingénieux baron s’en sort finalement seul, en… se tirant lui-même par les
cheveux.
Les
aventures du baron de Münchhausen (résumé)
Nous n’oublions pas que cette histoire a servi
d’illustration au problème du trilemme justement baptisé « Trilemme de
Münchhausen » (1). Mais qu’on nous permette aujourd’hui de rester au
niveau le plus évident : Münchhausen nous explique comment trouver en
nous-mêmes, les moyens de sortir de l’ensevelissement dans un marécage, qui
constitue par exemple une image du marasme économique dans le quel notre pays
se trouve englué.
- Qu’est-ce qui fait que nous ne croyons pas que cette
histoire pourrait nous montrer comment nous tirer d’affaire par nos propres ressources ?
Manquons-nous de foi en nous-mêmes ? Car nous savons que Münchhausen lui,
ne manquait pas de confiance en ses possibilités, si délirantes en soit
l’évaluation ! Ou bien aurions nous médité sur le fameux trilemme (cf. note)
et constaté que dans tout choix, les moyens sont à prendre en compte ?
Oui, sans doute, mais c’est encore trop vague. Voyons le détail :
Pour se hisser hors des sables mouvants, Münchhausen a certes
besoin de l’équivalent d’une corde pour sur la quelle tirer, et admettons que
la longue natte puisse faire l’affaire ; mais il lui faut aussi un point
fixe pour l’y attacher : car si ses bras tirent sur ses cheveux, ne
l’oublions pas, ils sont également attachés à ses épaules : tout effort
vers le haut est payé par un contre-effet qui va inexorablement pousser le
reste de son corps vers le bas. On le voit : ce point fixe doit être extérieur à lui-même : supposons qu’il
l’attache à la selle du cheval : le pauvre animal étant lui-même enlisé,
ça en marchera pas !
Certains de mes lecteurs se grattent la tête : ou
veut-on en venir avec cette histoire ?
Mais d’autres ont déjà compris : voyez donc ces partis
souverainistes et protectionnistes qui veulent que le pays retrouve sont
indépendance et sa prospérité en fermant ses frontières et en produisant ce
qu’il va consommer lui-même : ne rien importer, et pour cela
éventuellement ne rien exporter : rien ne sort et rien ne rentre, ni
marchandises ni hommes.
--> N’est-on pas dans la même situation que le Baron qui
veut se hisser en se débrouillant tout seul, sans demander à quelqu’un de
l’aider, quelqu’un qui serait resté sur la terre ferme ?
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(1) En épistémologie, le trilemme de Münchhausen est un
terme désignant l'impossibilité de prouver une vérité « certaine », même dans
le domaine de la logique ou des mathématiques. Attribué au philosophe allemand
Hans Albert, il s'énonce ainsi :
- Toute justification visant à établir une connaissance «
certaine » doit également justifier les moyens qu'elle utilise, ce qui
l'entraîne dans une régression à l'infini.
- On peut s'arrêter aux évidences établies par le sens
commun, aux principes fondamentaux, parler ex cathedra ou tout autre stratégie
dans le même sens, mais ce faisant on abandonne l'idée d'une justification «
certaine ».
- La troisième corne du trilemme est l'application d'un
argument circulaire.
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