Ni histoire
d’amour, ni héros, ni héroïne ; aucun message, aucune question – aucune
réponse. Juste la terreur qui vient vous ronger au plus profond de votre être.
Affiche de La nuit des morts vivants – Film de George Romero
Je reviens
sur cette histoire terrible que nous raconte le film de Georges Romero, La nuit des morts vivants.
Histoire en
apparence inexistante : tout juste apprend-on que – sans qu’on sache
pourquoi – des morts reprennent vie un
peu partout dans le pays, que la police intervient et que pour les tuer il faut
les viser à la tête.
Là dessus
tout se passe entre les quatre murs d’une maison sans héros, comme le dit
l’affiche – mais surtout sans aucun message. Et c’est ça qui terrifie :
tout cela est absurde parce que tout cela est normal.
Oh, certes
c’est une stupeur qui saisit les personnages. Mais aucun ne cherche pourquoi
les choses vont comme cela : un peu comme avec une guerre qui se
déclencherait sans qu’on l’ait prévue, chacun cherche un abri et cela suffit.
Mais voilà que l’on découvre que comme dans les histoires de vampire, les
victimes se transforment en bourreaux. La jeune fille de la maison, refugiée à
la cave blessée vient à mourir : elle remonte l’escalier pour attaquer les
vivants qui pourtant l’avaient protégée.
C’est en là
que la terreur nous terrasse : comme le dit l’affiche, c’est des
profondeurs de notre être que surgit la peur. Car lorsque mon voisin devient
mon ennemi sans que je sache pourquoi, lorsque mes enfants décident de me
supprimer, ce sont mes proches les plus proches qui deviennent menaçant ;
mais c’est en réalité de moi-même que j’ai peur.
Oui tout au
fond de mon être, il n’y a que moi – mais pas n’importe quel
« moi ». On pourra demander à Freud comment il analyse ce « moi
profond » : on verra que je n’ai pas de pire ennemi que celui qui est
tapi au fond de moi, le plus redoutable parce qu’il me connaît mieux que je ne
me connais moi-même !
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