Mes problèmes, ce sont aussi les vôtres.
Emmanuel
Macron – Discours à la conférence nationale des territoires
– Le
17 juillet 2017
Les idées fortes ont souvent besoin de peu de mots pour être
dites, parce qu’elles ne sont fortes qu’à condition d’être l’expression de la
réalité.
Ici, il s’agit d’un Président de la République qui, parlant
des problèmes de la gouvernance, dit aux citoyens : Mes problèmes, ce sont aussi les vôtres.
Bof, dira-t-on… Ça ne mange pas de pain. De toute façon, il
n’a sûrement pas les problèmes que nous, nous avons, avec les fins de mois difficiles
et l’emploi qui fiche le camp !
Pour que ça marche, il faut que les problèmes du Président
soient des problèmes de Présidence. Oui, mais alors pourquoi me sentirais-je concerné, moi, simple citoyen ? Après tout, le Président, je l’ai élu pour
qu’il aille affronter ces problèmes à ma place – et qu’il ne m’en parle
plus !
Faux, et pour deux raisons :
- Déjà, parce qu’on a tous la même situation à vivre : la France est un pays qui
doit être gouverné en fonction d’une situation qui englobe tout le monde.
Certes, le Président ne risque pas le chômage ; mais il a la réduction du
chômage en numéro 1 sur sa feuille de route, et du coup, ses intérêts sont les
mêmes que ceux de tous les Français.
- Mais
aussi – et surtout – les citoyens doivent comprendre que la gouvernance
rencontre des contraintes qui ne sont certes pas celles que rencontrent tous
les français, mais qui, entravant l’action politique, sont quand même
indirectement les leurs.
Un exemple actuel : la question de la réforme du code
du travail. Les libéraux – disons les jeunes cadres déjà en place dans une
entreprise – sont tout à fait persuadés que faciliter les licenciements, c’est
aussi faciliter l’embauche : la « flexisécurité »,
c’est pour eux. Oui, mais si vous êtes ouvrier du côté de La Souterraine et
qu’on ferme votre usine (1), vous sauriez que la réembauche ce n’est pas pour
demain. Du coup, ils (les ouvriers) font un foin de tous les diables, bloquent
l’usine et menacent d’y mettre le feu. Mais les autres (les jeunes cadres) ne
comprennent pas que le pouvoir tergiverse, que certaines mesures ne soient que des
demi-mesures, et qu’on ne fasse selon eux que semblant de réformer.
--> Le
gouvernement lui, sait que pour avancer il faut savoir aussi parfois
reculer, que l’une des principales conditions pour réussir une réforme en
politique est de savoir faire deux pas en avant et un en arrière et non
l’inverse - comme au tango.
Vu
ici
DE toute manière, inutile d’envoyer la troupe pour forcer le passage : on ne gouverne pas un pays moderne comme on gouverne une caserne.
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(1) Pour ceux qui liraient ce message depuis une lointaine
ile du Pacifique, la référence à GM&S pourrait échapper. Qu’ils lisent donc
ça.
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