Monday, September 10, 2007

Citation du 11 septembre 2007

Heureux celui qui lit, et ceux qui écoutent les paroles de la prophétie, et gardent ce qui s’y trouve écrit, car le temps est proche.

Apocalypse de Jean 1, 3

le temps est proche : la fin du monde est pour demain. Nous devons nous y préparer.

Il y eu des périodes de l’histoires où les hommes vivaient dans la certitude que la fin du monde était proche : Luther en particulier a cru que sa génération était la dernière, que l’Apocalypse (1) était pour très bientôt, dans 30 ans peut-être. D’ailleurs cette attente était parfois précédée par celle du règne de Jésus Christ pour 1000 ans après qu’il eut chassé l’Antéchrist (voir le millénarisme). L’attitude de ces hommes à l’égard des évènements historiques de leur époque doit aussi s’expliquer par là.

Hier la crainte d’un conflit nucléaire faisait que cette fin du monde était un horizon crédible : a son apogée, lors du conflit des fusées de Cuba, on a pendant quelques jours cru que la fin du monde était pour demain. Et puis on s’est mis à creuser des abris anti-atomiques, pendant que le cinéma nous abreuvait de films de survivants (2)…

Aujourd’hui, les illuminés des sectes - protestantes ou autres - ont réactivé cette croyance et cette attente. Et Dieu sait ce que cela nous promet si jamais ils accèdent à une influence politique importante (quoique, avec Georges W. on en a déjà une petite idée).

Mais je voudrais attirer votre attention sur un fait tout simple : la fin des temps ne se comprend que dans le cadre d’une histoire de l’humanité, c’est à dire des créatures temporelles, située entre le début (création) et la fin des temps (qui n’est autre que celle de l’histoire). Il y a une temporalité, un devenir et donc un instant « t » où cette période s’achèvera.

- Avez-vous pensé que cela n’a aucune sens pour Dieu ? Lui, il est l’éternité, dans la quelle il n’y a ni début, ni milieu, ni fin. Eternité sans devenir, que seule l’image d’un instant sans durée, distendu indéfiniment vers le « passé » et ver le « futur » peut évoquer pour nous. Dans l’éternité, rien ne commence et rien de s’achève. L’Apocalypse a toujours déjà commencé, elle a toujours déjà existé : votre sort est déjà scellé.

Si nous n’entendons pas le galop des Cavaliers de l’Apocalypse, c’est qu’on y est trop habitué : il est devenu un bruit de fond.

(1) L'Apolcalypse n'est pas seulement la fin des temps : elle est surtout la révélation de ce qui va s'y passer.

(2) Mad Max en était la version road movies

2 comments:

Djabx said...

Bonjour,

Je me permet de réagir un peu à votre post de ce jour, car j'avoue que dans votre dernier paragraphe quelque chose me "dérange".
En effet vous écrivez ceci:

Dans l’éternité, rien ne commence et rien de s’achève. L’Apocalypse a toujours déjà commencé, elle a toujours déjà existé : votre sort est déjà scellé.

Quand je lis ça, je comprends qu'en tout point de l'éternité (si l'on peut choisir un point de celle-ci) l'Apocalypse existe.

Comme je suis un peu matheux dans l'âme, je peux que ne pas être d'accord avec vous.
En effet, prenons par exemple la fonction cosinus pour représenter le temps.
Sur l'ensemble des réels, elle est infiniement définie donc elle représente bien un temps infini.
Seulement cette représentation (avec les vagues :P) est celle que Dieu seul peut en avoir. Puisque lui est extérieur à cette ligne temporelle.
Si nous êtions êternelle, nous n'aurions pour notre part qu'une vision "circulaire" du temps (cf cercle trigonométrique).
Si nous imaginons un instant que sur cette représentation du temps, qui a pour maximum (sur la représentation Divine du temps) l'apocalipse et pour minimum (toujours sur la représentation Divine du temps) l'apparition du Christ (par exemple), on voit bien que l'Apocalypse n'existe qu'en un nombre défini de points (même si leur nombre est lui infini) de même que pour l'apparition du Christ.
Dans notre représentation du temps à nous, par contre, l'Apocalipse, et l'apparition du Christ n'apparaissent qu'en deux point disctinct (un chacun). Mais ils n'apparaissent qu'une seule et unique fois sur notre cercle.
Ainsi, nous, simple mortel, nous ne pourions pas être habitué au galop des Calaliers de l'Apocalypse car il ne peut pas être un bruit de fond.

Jean-Pierre Hamel said...

Ah ! Que je m’en veux de ne pas avoir été plus assidu au cours de maths ! Car alors je pourrais saisir pleinement votre argumentation.
Néanmoins, les philosophes et les théologiens qui ont été nourris de mathématiques (inutile de dire qu’ils furent nombreux, Leibniz en tête) ont tous souligné le caractère mystérieux du rapport du temps à l’Etre Eternel.
(Si un aimable lecteur compétent en maths et en philo-théologie pouvait éclairer les deux point de vue, il serait bien bon.)
Disons-le tout net : il n’y a pas de temps ni de représentation du temps pour Dieu. Il n’a pas eu à créer le temps en le tirant de sa propre substance. Le temps est une conséquence de la création, non un élément de celle-ci. De même qu’on n’a pas à se demander « Pourquoi Dieu n’a-t-ilpas créé le monde un peu plus tôt ? », on n’a pas à se demander « Pourquoi ne le fera-t-il pas disparaître un peu plus tard ? ». Parce que le temps est solidaire du monde : avant le monde il n’y a pas d’avant ; après le monde il n’y a plus d’après.
De ce fait, si les actes humains (dont le péché originel, dont le bannissement du paradis, etc.) sont situés dans le temps des hommes, les « actes » de Dieu eux, sont impossibles à situer dans une durée quelconque. Je crois que seule la physique quantique nous donne une idée du genre de difficultés qu’il y a à penser ce genre de situation, peut-être plus par rapport à l’espace qu’au temps d’ailleurs (la particule qui est partout dans l’espace tant qu’on n’a pas mesuré sa potion)
D’ailleurs on voit bien que les mystiques de tout poil, lorsqu’ils veulent une caution scientifique appellent à l’aide les quanta…