- Si un homme a un fils indocile et rebelle, n’écoutant ni la voix de son père, ni la voix de sa mère, et ne leur obéissant pas même après qu’ils l’ont châtié,
- le père et la mère le prendront, et le mèneront vers les anciens de sa ville et à la porte du lieu qu’il habite.
- Ils diront aux anciens de sa ville : Voici notre fils qui est indocile et rebelle, qui n’écoute pas notre voix, et qui se livre à des excès et à l’ivrognerie.
- Et tous les hommes de sa ville le lapideront, et il mourra. Tu ôteras ainsi le mal du milieu de toi, afin que tout Israël entende et craigne.
Deutéronome - 21, 18-21
Commentaire 2
Il s’agit du passage du Deutéronome évoqué hier dans la citation de Lombroso.
La désobéissance de l’enfant à l’égard de ses parents est un délit qui ne relève pas seulement de la vie privée, mais qui constitue aussi un délit public, puisque la loi bafouée est celle du Seigneur : celui qui désobéit à son père, désobéit au Seigneur Dieu. Il désobéit donc aussi aux lois du son pays (1).
Mais si on imagine qu’il s’agit là seulement des mœurs des anciens hébreux, qu’on écoute cette anecdote, racontée par Alfred Hitchcock.
- Quant il était enfant, il désobéit un jour à son père. Celui-ci griffonna quelques lignes sur un moreau de papier qu’il tendit à son fils : « Va porter ça de ma part au commissariat du coin de la rue. » L’enfant y va. Le policier lit le papier et enferme le petit Alfred dans une cellule, jusqu’à ce que son père vienne le délivrer.
Hitchcock prétend que son sens du suspens vient de là. Peut-être. Mais surtout on comprend que l’ordre social ne s’arrête pas au seuil de la maison, même si aujourd’hui ce serait plutôt en sens inverse que ça fonctionne (le père qui double la punition reçue à l’école).
…Terrible message biblique. Mais encore plus qu’on ne croit : car ce qui est en cause ici c’est l’apprentissage de l’obéissance. Un père doit respecter l’autorité de la loi au point de faire lapider son fils désobéissant, et cela afin que tout Israël entende et craigne.
Mais, rassurons-nous. Qu’on se rappelle que c’est Dieu qui est au fond de tout ça : nulle autorité n’existe qui ne soit fondée sur la puissance de celui au nom de qui elle est exercée. Si vous voulez que cette autorité soit sans limites alors vous devez dire que le loi du Seigneur surpasse les lois humaines, et que tout homme qui exerce un pouvoir absolu doit être considéré comme s’il était Dieu.
Au fond, la formule anarchiste : Ni Dieu, ni maître, est parfaitement redondante.
(1) N’oublions pas que nous sommes chez les hébreux : leurs lois sont celles-là mêmes que Dieu donna à Moïse sur le Sinaï
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