… ouais c'est pas mal mais un peu trop déshabillé sur les bords et ça donne plus trop de charme à la chose...
, le 28 octobre, 2006 (à propos de cette photo du calendrier des Dieux du stade)
Les Dieux du Stade, Calendrier du Rugby
L'endroit le plus érotique d'un corps n'est-il pas là où le vêtement bâille ? demande Roland Barthes (voir Post du 2 avril 2006) : Jeanine et Jackotte sont bien d’accord avec lui. Pour que la « chose » ait du « charme », il faut qu’on ait envie d’arracher le vêtement (1). C’est ça l’érotisme. Mais manifestement le filon exploité ici est plutôt celui de l’esthétisme : le corps est traité comme une statue ; après tout les Grecs nous ont donné l’exemple avec leurs athlètes, discoboles et autres. Alors, pourquoi pas les Rugbymen?
Mais justement : demandons-nous pourquoi ce sont précisément eux, les Rugbymen, qui ont été les premiers (parmi les sportifs) à exploiter cette veine de l’érotisation du corps masculin. Laissons de côté la valeur phallique du ballon, largement utilisée dans cette photo. Des beaux athlètes il doit y en avoir dans d’autres sports : imaginez-vous Roger Federer à poil avec sa raquette sous le bras ? Non, parce qu’il faudrait aussi l’imaginer entrain lifter son passing comme ça : ça ne passe pas.
C’est donc dans l’exercice du sport qu’il faut chercher l’origine du fantasme.
Ne devrions nous pas considérer que dans une partie de rugby, le corps à corps - par exemple celui des mêlées spontanées - est un stimulant ? Certains n’y voient que la glorification du combat sans le quel le rugby ne serait pas. Mais pour les autres ? Voyez avec quel entrain les joueurs se jettent sur un tas de corps, bras et jambe confondus : si le destin du ballon enterré là dessous ne vous passionne pas, vous êtes forcément conduit à y voir une mêlée amoureuse.
Admettez que les dames s’intéressent plus au joueur qu’au ballon.
Et les gays, alors ?
Hein ? Mais non ! J’ai pas dit que le rugby était un sport de tapettes…
(1) Quoi ?! Vous avez envie de dégager le ballon en touche ? Mais demandez à Jeanine et Jackote : l’essentiel n’est pas ce que cache le ballon mais ce que montre le reste de la photo.
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