Il n'appartient qu'à un homme de peu d'expérience de faire une déclaration en forme. Une femme se persuade beaucoup mieux qu'elle est aimée par ce qu'elle devine que par ce qu'on lui dit.»
Ninon de Lenclos (1)
Ah !… Les déclarations d’amour ! Quel casse tête !
- Monsieur, vous qui venez de tomber amoureux, vous qui ne savez quoi dire pour déclarer votre flamme, écoutez Ninon : dites-en le moins possible.
J’en connais qui ricanent quand on parle de déclaration d’amour : Voyez la chanteuse Anaïs. Mon cœur…Mon amour… Voyez son clip, mais surtout ne vous laissez pas impressionner par ce terrorisme qui brocarde la banalité des propos amoureux : bien au contraire, c’est comme ça que c’est le mieux. Ecoutez plutôt Ninon : tout en amour passe par l’imagination, et à être trop expert on tue l’imagination de l’autre. Nous l’avons dit pour l’érotisme (voir Post du 2 avril 2006) : l’important n’est pas ce qu’on voit, mais ce qu’on devine. Hé bien : c’est la même chose pour le discours amoureux.
- Mais alors, devrait-on se taire, et être aussi bavard qu’un homme des bois, une sorte d’amant de Lady Chaterley ? Et s’il faut peu déclarer, faut-il tout de même se déclarer ?
Qu’est-ce que j’en sais moi ? Je ne tiens pas la rubrique du courrier du cœur. En tout cas, la citation de Ninon de Lenclos est sans équivoque : oui, il faut se déclarer.
Mais si ça ne vous suffit pas, là encore, place à la chanson : France Gall avec sa Déclaration sera l’anti-Anaïs.
Si vous écoutez cette chanson jusqu’au bout, vous constaterez peut-être comme moi que, si la déclaration de France Gall est moins cucul que celle que ridiculise Anaïs, ce n’est quand même pas du Victor Hugo. Mais, voilà, ce sont des amorces, que l’heureux destinataire devra - et donc pourra - compléter selon son envie.
Au fond, l’essentiel n’est-il pas de faire que l’autre ait envie d’entendre une déclaration d’amour ? De vous entendre déclarer votre amour.
- Chère lectrice, toi qui te prénommes Ninon (2), sache que je voudrais te chanter mon amour pendant que tu m’accompagnerais au luth… Envoie-moi ton e-mail.
(1) Ninon, vous vous rappelez? Celle qui plaignait les tourterelles... Cf. 21 mars 2007
(2) Si ton prénom c’est Anne, ça marche quand même (oui, Ninon était le diminutif d’Anne).
No comments:
Post a Comment