Un gouvernement c'est comme un bébé. Un tube digestif avec un gros appétit à un bout et aucun sens des responsabilités de l'autre.
Ronald Reagan - Saturday Evening Post - 1965
C’est connu : Reagan avait des gagmen appointés qui lui écrivaient ses vannes, histoire de faire croire qu’il avait de l’esprit.
Seulement ces gens-là manquent d’imagination : ils vont piquer des blagues déjà faites par d’autres pour les présenter comme étant les leurs au Président, afin qu’il puisse briller comme s’il venait de les inventer. Mais enfin, le discours de Dakar qu’on aurait cru écrit par Hegel... ? On n’a pas à se moquer…
Bref. Ce mot d’auteur est une adaptation d’une définition amusante du nourrisson : « Un tube muni d’un côté d’un hurleur et de l’autre d’un échappement libre »
Mais bon. Prenons au sérieux son propos : ainsi donc un gouvernement absorbe beaucoup - quoi donc ? Le pouvoir ? L’argent ? Je pencherai pour l’argent. Le gouvernement est burgétivore. Et qu’en fait-il ? Rien qu’il puisse justifier par des résultats.
J’y vois comme un credo libéral, avec l’idée que tout ce que fait l’Etat serait mieux fait par des entreprises privées - à l’exclusion de ses fonctions régaliennes : la sécurité intérieure et extérieure, la justice, et puis selon certains l’éducation.
Dans l’effort exigé de réduire le coup des services publics, associé à la réduction des prélèvements obligatoires, on trouve des traces de cet aphorisme. Mieux vaut transférer au privé ce que le service public fait mal.
Et le sens des responsabilités qui manque au service public (du genre : « il est 16h30, repassez demain pour me parler de votre problème fiscal») est supposé remplacé par la concurrence (du genre : « je vais chez le percepteur concurrent, lui il ne ferme qu’à 18heures »).
Résultat : Moins d’argent pour les services publics = moins d’impôts. C’est bon ça !
- Sauf que ce que tu ne donneras pas en impôt, tu le donneras en rétribution du service privé.
Lui aussi a un gros appétit.
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