Quiconque jouit trop est bientôt dégoûté ;
Il faut au bonheur du régime.
Florian - Le cheval et le poulain (Fables livre 2)
Alors, il est passé ce réveillon ? Et le repas de Noël ? La dinde, le foie gras, les huîtres, vous n’en avez plus la nausée ?
Bon.. Je vois que vous êtes prêt à recommencer le 31 ? Et puis le 1er aussi, chez Belle-Maman ?
Non ? A cause de Belle-Maman ? Non plus ?
Ah… Je vois. Vous n’avez plus très envie de toutes ces bonnes choses, vous êtes saturé : vous êtes donc comme ce poulain de la fable de Florian.
Alors ? Débrouillez-vous, restez chez vous, dites que vous avez chopé la gastro, ou bien que le petit dernier fait une otite purulente, ce n’est pas mon problème. Mais ce que je peux pour vous c’est vous remémorer le message du fabuliste : Il faut au bonheur du régime.
Comprenons bien le sens du message : il faut de la privation pour jouir de l’abondance. Le Poulain de la fable ne profite de son gras pâturage qu’après avoir brouté l’épine et le chardon bibliques. Point de plaisir sans la rupture d’un déplaisir. Au point que la vertu serait suspecte d’être au service du vice… (1)
Que dites-vous ?! Vous n’avez pas le choix, vous devez aller chez Belle-Maman ? Et en plus elle a prévu du filet de bœuf en croûte arrosé d’un Pomerol 1976 (dites-donc elle ne se fiche pas de vous la belle-doche !).
Voici ma prescription pour être en mesure d’en profiter : pas question de vous goinfrer la veille. Menu pour le réveillon du 31 :
- Entrée : potage poireaux pommes de terres (sans beurre ajouté)
- Plat principal : 1 tranche de jambon blanc (fine) avec feuille (une seule SVP) de salade
- Fromage : pas de fromage.
- Dessert : une barquette de Jockey 0 % (vous avez droit à l’Aspartam)
… Oui, je sais ce n’est pas folichons. Mais le bonheur est à ce prix.
(1) Voir Post du 6 octobre 2006
2 comments:
Je me permet de vous renvoyer à votre poste du 30 mai 2007 où vous nous expliquiez déjà que "La seule façon d'être heureux c'est d'aimer souffrir." (Woody Allen).
Au passage, j'en profite pour vous souhaiter un joyeux Noël (à peine en retard...) à vous et vos proches ainsi qu'à tous les lecteurs: bon potage à tous!
Merci beaucoup pour vos voeux, qui venant plus tard sont sans doute comme dans les vendanges tardives, plus fruités et plus capiteux (Hummm!!)
Mais oui, vous avez raison : le bonheur n'est jamais que rupture de souffrance, un peu comme Nietzsche le disait pour la liberté (= être seulement allégé d'une chaîne)
Merci encore de votre attention.
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