Je sais que je ne sais rien.
Maxime attribuée à Socrate.
Le plus sage d'entre vous, c'est celui qui, comme Socrate, reconnaît que sa sagesse n'est rien.
Platon – Apologie de Socrate, 23b
Dans ce passage de l’Apologie de Socrate, notre philosophe, accusé de corrompre la jeunesse, et également d’impiété, présente sa défense devant le tribunal.
- J’ai été, dit-il, désigné par l’oracle d’Apollon comme étant le plus sage – c'est-à-dire le plus savant – de tous les athéniens. Surpris d’une telle révélation, je suis allé auprès de tous ceux qui prétendent détenir un savoir (politiciens, généraux, poètes, etc.) Et tous m’ont paru ignorer ce que pourtant ils prétendaient savoir. De sorte, que si je suis le plus savant des athéniens, c’est parce que moi, je ne prétends pas savoir ce que je ne sais pas.
Occasion de rappeler qu’il y a deux formes d’ignorance :
- une ignorance inconsciente d’elle-même qui porte non seulement sur tout ce que nous pourrions savoir et que nous ne savons pas (par exemple, je ne sais pas ce que font mes voisins à l’instant où j’écris ces lignes) ; mais encore et surtout qui prétend savoir quelque chose qu’en réalité nous ignorons. On aura reconnu ici l’ignorance pourchassée par Socrate.
- mais il existe aussi une forme plus « noble » d’ignorance qui est consciente d’elle-même et qui apparaît comme un trou dans le savoir – ou comme sa borne. Par exemple, je connais telle tel évènement qui s’est produit à telle époque historique, mais je suis ignorant de ce qui est arrivé juste après.
C’est cette ignorance qui est la « science » de Socrate : car c’est elle qui produit la recherche de connaissance.
Soyons comme Socrate : délimitons notre savoir et évitons de parler de ce que nous ne connaissons pas. Ça nous permettra peut-être de guérir de notre ignorance.
Et surtout, ça nous évitera de dire des bêtises.
No comments:
Post a Comment