Saturday, September 04, 2010

Citation du 4 septembre 2010

JJusqu'à l'achèvement de l'industrie, les hommes travaillent en circuit fermé, indéfiniment renouvelable, l'engrais naturel et les déchets reviennent à la terre.

Alfred Sauvy Croissance zéro? (1973)


1973… Heureuse époque où nos socio-économistes croyaient encore au recyclage indéfini de nos déchets…

Mais si nous voulons comprendre notre obsession actuelle à l’égard des déchets il nous faut justement interroger cet optimisme, et pour cela commencer par interroger le vocable lui-même :
déchet – qu’est-ce que c’est ?
Mon dictionnaire me donne ceci comme signification d’origine : «Déchet : quantité qui est perdue dans l’emploi d’un produit ». Donc on a déjà cette idée que le déchet n’est pas une réalité en soi, mais bien ce qui n’existe que par sa relation avec un contexte particulier (ici : un usage).
Un exemple ? Au supermarché, quand je viens de franchir les caisses ayant acquitté le prix de mes achats, je tombe sur un grand bac, sur le quel est écrit : « Faites quelque chose pour la planète : jetez ici vos surembalages ». Comme je n’ai pas l’habitude d’acheter des déchets, je me dis que mes emballages, se sont transmués en déchets du simple fait que je les ai payés. Donc ils n’étaient pas déchet quand ils servaient à m’inciter à consommer, et puis en suite, leur mission remplie, hop ! à la poubelle…
On comprend mieux la phrase d’Alfred Sauvy : puisqu’il n’y a pas de déchet par nature, mais seulement par relation, alors il suffit de trouver un nouvel emploi pour que nos déchets cessent d’en être.
Seulement les déchets, c’est comme les poulets des landes : une fois lâchés dans la nature, il faut encore mettre la main dessus. Avec le CO2, c’est pas gagné.

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