Explique-nous [Christ], notre roi, à l'aide de quelles forces notre esprit en armes
Peut expulser les péchés de la caverne du cœur,
Psychomachie - (Seconde partie)
La perfection du juste est formée de la bonne composition des sept péchés capitaux, comme la lumière blanche de la composition des sept couleurs traditionnelles
Bruegel l’Ancien – La patience triomphe des vices avec l’aide de la foi. (1)
Enquête sur les péchés capitaux - I
Voilà une question que se posent tous les chrétiens (et sans doute tous les croyants) : comment se guérir du péché, et en particulier des 7 péchés capitaux ? (2)
La réponse à cette question permet de parcourir un chemin dans l’histoire de notre civilisation.
Puisque l’homme ne sait résister par ses propres forces aux tentations du démon, on a classiquement fait appel à la Révélation ou bien à l’aide directe de Dieu (ou de Son Fils)
- La Psychomachie (voir ici) oppose les vertus aux vices. Par exemple, opposer l'Humilité et l'Espérance à l'Orgueil et à la Tromperie ; ou bien encore la Chasteté à la Luxure.
- Parfois, la vertu doit être aidée de Dieu pour triompher du péché : Bruegel quant à lui met en scène l’allégorie de la Patience qui, aidée de la foi, résiste aux délires des vices.
Qu’en est-il donc de nous ?
Notre époque, qui a perdu toute référence à la foi, a conservé pourtant l’idée de péché.
- Ainsi, Valéry qui considère benoitement que les péchés se neutralisent réciproquement : par exemple, l'envie – qui implique jalousie de la position d'autrui – serait incompatible avec l'orgueil ; ou bien l’avarice qui s'opposerait dans les faits à la pratique de la luxure.
Voilà, et qu’on ne croie pas qu’on ait affaire simplement à une fantaisie d’intellectuel (3) ; parce que si je ne m’abuse, ce que Valéry nous propose, c’est de gérer purement et simplement nos vices. Et ça c’est bien nous. Non pas que nous trouvions ici une occasion de faire des petits arrangements avec nos vices – encore que… – Ce que je veux dire, c’est qu’aujourd’hui, nous adorons gérer. On gère n’importe quoi, de la crise de l’adolescence à la mort du père…
Alors quoi de plus naturel que de gérer nos péchés ?
----------------------------------
(1) J’affiche ce tableau avec une intention spéciale pour tous ceux qui imagineraient que le fantastique chez les primitifs flamands est systématiquement et uniquement l’œuvre de Jérôme Bosch.
(2) Au nombre de 7 (orgueil, avarice, envie, colère, luxure, gourmandise, paresse), « ils sont appelés capitaux parce qu’ils sont générateurs d’autres péchés, d’autres vices. », Catéchisme de l'Eglise catholique, paragraphe 1866.
Les mécréants se reporteront à cet article de Wikipédia.
(3) D’ailleurs on trouverait la même démarche chez Descartes, dans le Traité des passions.
No comments:
Post a Comment