Citation du 6 aout 2011

Vous savez, il y a deux sortes de justice : vous avez l’avocat qui connait bien la loi et l’avocat qui connait bien le juge.

Coluche – Le Chômeur

Selon que vous serez puissant ou misérable,

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.

La Fontaine – Les Fables - Livre VII - Les Animaux malades de la peste

(Cf. citation du 28-12-2010)

Moubarak/Dominique Strauss-Kahn

Il y aurait donc une justice pour les riches et une pour les pauvres ?

S’il y a deux justices, c’est qu’il y en a une de trop. La quelle est la bonne ? Faut-il traiter les puissants comme les pauvres et les faibles, ou bien faut-il traiter les pauvres et les faibles comme on traite les puissants ?

Comme nous le disions précédemment, si les riches ont droit à des égards indus, il n’y a aucune raison d’en faire profiter les pauvres, mais toutes les raisons de les supprimer pour tous. De même, si les pauvres sont victimes de procès injustes, il n’y a aucune raison de vouloir en accabler les riches, mais – là encore – toutes les raisons de les supprimer pour tous.

D’où vient alors notre fascination pour ces images, qui nous montrent Moubarak (le dernier Pharaon) lors de son procès, encagé comme une poule dans un poulailler, et Dominique Strauss-Kahn menotté entre deux policiers ? D’où vient notre frémissement incrédule devant cette image des chefs embastillés, alors qu’elle ne nous ferait ni chaud ni froid s’il s’agissait d’hommes du bas peuple ? (1)

Il y a deux jours on se souvenait de la nuit du 4 aout, date anniversaire de l’abolition des privilèges en 1789. On voit que s’il n’y a plus de privilèges il y a toujours des privilégiés (du moins pour notre inconscient) : ce sont des gens au quel nous accordons des droits que spontanément nous refusons aux autres citoyens.

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(1) Et qu’on n’oublie pas que le même frémissement a parcouru l’Europe entière quand les révolutionnaires français ont guillotiné leur roi.