Le vin console les tristes, rajeunit les vieux, inspire les jeunes, soulage les déprimés du poids de leurs soucis.
Lord Byron
Voilà donc, pour ceux que mon Post d’hier aurait assombri, un rayon de soleil : le vin, qui comme l’élixir des charlatans est capable de tout guérir, va leur rendre la joie, la jeunesse, la légèreté de l’âme. Débouchez une bonne bouteille, versez-vous un grand verre et après avoir puisé dans ce breuvage une humeur bienveillante, lisez ce qui suit.
Le vin, comment ça marche ? Je veux dire : quel est l’effet du vin sur l’organisme et sur la psychologie humaine, pour que tous ces miracles se produisent ? Comment cela est-il possible ?
Là, je l’avoue, je sèche ; et comme mes lecteurs assidus le savent, je n’ai pas l’habitude de prétendre savoir quand je ne sais pas. Mais ce que je sais par contre c’est trouver la question voisine à laquelle je saurai répondre (1) – et cette question c’est : qu’est-ce que la tristesse, qu’est-ce que la vieillesse, d’où vient le manque d’inspiration, qu’est-ce que la dépression, pour que tout cela soit soulagé par le vin ?
--> Et là on peut aventurer une réponse : nous savons au moins que si le vin nous débarrasse de tout ça, ça veut dire que ça ne dépend que de nous, de notre corps, de notre esprit, de ce qu’on veut, mais en tout cas, pas de la réalité, pas du monde, pas des choses matérielles.
Vous voulez un exemple ? Supposez que je vous dise : Votre cancer sera guéri à condition de boire un petit verre de Côtes du Rhône chaque matin – à jeun. Vous hausserez les épaules et vous me demanderez d’être un peu sérieux.
Mais supposez que je vous dise : vous êtes angoissé par la peur de la maladie et par l’imminence de la mort qu’elle évoque ? Buvez un petit verre de vin, et ça vous passera. Là, même si vous refusez ce genre de thérapie, vous admettrez au moins que c’est possible.
Certains diront que le vin c’est de l’alcool, et que comme tel il porte en lui le risque de violence et d’hébétude. Ne dit-on pas que certains ont le vin mauvais ? Comme si c’était le vin qui était mauvais ! Il n’y a pas de mauvais vin, il n’y a que des mauvais buveurs.
En réalité c’est dans le vin que les sages de l’antiquité ont puisé leur enseignement de la sagesse, qu’ils ont résumé dans la formule : Rien de trop (2) – leur formule initiale devient aujourd’hui : Buvez avec modération !
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(1) Les philosophes à défaut de savoir répondre aux questions qu’on leur pose, savent les déplacer pour qu’elles soient plus pertinentes. La philosophie est une entreprise de déménagement de questions.
(2) Medèn ágan : Rien de trop. Maxime inscrite sur le temple de Delphes incite les hommes à garder la juste mesure en toute choses. Ne quid nimis.
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