Ah! not in knowledge is happiness but in the acquisition of knowledge. [Ce n'est pas dans la connaissance qu'est le bonheur, mais dans l'acquisition de la connaissance.]
Edgar Allan Poe
Question :
- Plus j’apprends, plus j'en sais,
- Plus j'en sais, plus j'oublie,
- Plus j'oublie, moins j'en sais,
- Donc à quoi cela sert-il d'apprendre ?
Anonyme – A
retrouver ici
A quoi cela sert-il
d’apprendre ? Est-ce une source de bonheur, comme le pensait
Edgar Poe ? Ou bien comme le suggère notre Anonyme s’agit-il plutôt d’une
illusion ? A moins que ce soit pour une autre raison, telle qu’obtenir un
pouvoir sur la nature ou sur les
hommes ?
Pour répondre à cette question, chacun ira où son
expérience le mène. Pour ma part, je trouve un peu réducteur de faire du savoir
quelque chose de si général et de si banal : illusion, bonheur… Il y a
tant de façons différentes d’y accéder : bonheur du parfum des
roses ; illusion des promesses amoureuses… Et puis qui nous garantit que
la science soit une source de bonheur ? L’Ecclésiaste on le sait a dit
tout le contraire : « Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup
de chagrin, et celui qui augmente sa science augmente sa douleur. » Ecclésiaste - 1.18
C’est chez Descartes qu’on trouve une réponse un peu plus
consistante. La science dit-il est la pâture de l’âme, c’est elle qui la fait
prospérer, exactement comme les nourritures matérielles sont la pâture du
corps. (1)
- Moyennant quoi, on dira que le bonheur trouvé dans
l’acquisition d’un savoir est en réalité ce que Spinoza nomme la joie : un
passage de notre être d’un de niveau perfection donné à un niveau plus grand. Ce
qui fait qu’on ne saurait oublier un savoir une fois qu’il s’est intégré à
nous, qu’il a contribué à nous constituer tel que nous sommes.
- Et donc, dire Plus
j'en sais, plus j'oublie ne concerne que le savoir inadapté à l’homme qui
l’acquiert. On peut tout apprendre, mais on ne peut tout retenir, parce qu’on
ne retient justement que ce qui va nous servir.
La question n’est donc pas A quoi cela sert-il d’apprendre ? – mais plutôt de se
demander : qu’est-ce qu’il est bon pour moi d’apprendre ?
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(1) Je vous laisse méditer la question suivante : si
le savoir est comme une nourriture, risque-t-il aussi, comme elle, de donner du
gras plutôt que du muscle ?
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