La vieillesse est un naufrage, les vieux
sont des épaves !
Chateaubriand
La vieillesse est un naufrage. Pour que
rien ne nous fût épargné, la vieillesse du maréchal Pétain allait s'identifier
avec le naufrage de la France.
Charles De Gaulle
Les vieux et nous I
La plupart de ceux qui citent cette
phrase de Chateaubriand, le font après la référence à De gaulle (1), qui
pourtant détourna notre regard du naufrage de la vieillesse, pour nous alerter
à propos des méfaits et de l’incompétence
des vieillards séniles.
- Méfiez-vous des vieux, nous dit De
Gaulle, car, ainsi que le montre le cas de Philippe Pétain, leur naufrage est contagieux.
Il est vrai qu’en politique la
vieillesse est habituellement porteuse de confiance : après tout Pétain
fut aussi considéré comme le bon grand-père – ou mieux : l’ancêtre
tutélaire et protecteur, celui dont la sagesse est garante du cap choisi. Or,
voici qu’avec Pétain ce cap est précisément celui qui nous a menés sur les
brisants. Les débris qui en résultèrent ne furent pas seulement ceux de sa
vieillesse, mais aussi ceux de notre pauvre Patrie fracassée. (2)
Les pauvres petits vieux ! Les
voici non seulement ridiculisés et discrédités, mais en plus on nous suggère de
ne jamais les écouter, si ce n’est pour faire le contraire de ce qu’ils nous
conseillent.
La vie politique de notre époque a bien
confirmé ceci – du moins dans sa dimension humaine : voyez la campagne
électorale américaine de 2008 : Barak Obama arrive en meeting en
bondissant sur l’estrade, tel un félin, tandis que John Mc Cain y traine sa
vieille carcasse aux articulations cliquetantes. (3)
J’avoue que je ne sais trop quoi dire
pour consoler ceux qui arrivent au seuil de la sénilité : comme c’est
Chateaubriand qui a allumé la mèche, il ne nous reste plus qu’à espérer qu’il
va l’éteindre avec la citation de demain. A suivre, donc.
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(1) Ainsi de Simone de Beauvoir :
« La vieillesse est un naufrage »
écrivit Chateaubriand avant d’être plagié par le général de Gaulle, qui en
avait après Pétain. » Simone de Beauvoir – La vieillesse
(2) La campagne électorale qui s’est
achevée récemment a été riche en métaphores maritimes : du
Capitaine-Courage au Capitaine-de-pédalo, le choix a été large. Reste que le
Capitaine-de-pédalo, lui, ne risquait pas de nous entrainer sur des récifs
comme un Capitaine-Bling-Bling tel celui du Concordia.
(3) Le récit des blessures de John Mc
Cain au Viêt-Nam remplirait des pages entières. Voici un bref extrait
(source : Wikipédia)
« Le 26 octobre 1967, au cours de
sa 23e mission de bombardement au-dessus du Nord-Viêt Nam où son objectif est
la centrale électrique d'Hanoi, son avion est abattu par un missile sol-air
SAM-2 ...
Récupéré par les soldats
nord-vietnamiens, un garde transperce son épaule avec la baïonnette de son
fusil tandis qu'un autre lui perce la cheville. Il en gardera des séquelles
physiques toute la vie comme une cicatrice sur la tempe, un bras gauche qui ne
se lève plus, une jambe qui traîne un peu et une démarche assez raide. »
1 comment:
de votre anecdote sur Roland barthes
à jean pierre merci de cette savoureuse anecdote, j'ai cultivé en moi pour Roland Barthes une sentiment très proche de celui que vous décrivez.
une petit livre ssur son voyage au maroc et son retour en aout où il errait au jardin du luxembourg dans l'espoir de croisser une silhouette connue ou à aimer. je sentais en lui le creux d'une solitude que j'eusse aimer qu'il croise ce qu'il cherche, ma solitude à moi je la supportait très bien car le lire m'enveloppe au comble de plaisir de joie d’allégresse et surtout m'ouvrait chaque jour des yeux nouveau sur la vie les êtres et les sentiments humains.
l'autre jour je lisais pour France culture des travaux de Michel Foulcault. sur la frontière travaille effectuait sur la direction de Michel Foucault le thème était "la frontière", j'avais une joie en moi très grande car je sentais traversée par l'amitié de ces deux êtres et d'en partager la vibration en faisant vivre les mots
étrange.
Qui donc ne rêve d’être aimé comme ça ?
J-P H
le probléme c'est quand cet amour là arrive on n'en veut pas .
porter de l'amour pour quelqu'un il vous le renvoie à la figure.
l'être ne veut aimer que ce qu'il a pas et il n'a de cesse de porter son attention sur le manque comme une jouissance morbide à souffrir d'amour. et celui à qui c'est adressé, il est à mille lieu de cela . enfin je ne peux parler en bien que de ce que je connais. C'est pour cela que j'ai fermée la porte à ce type de transport et que je nettoie ce qu'il me reste d'adhérence, je veux avoir fini ce travail avant de connaitre la mort.
aurevoir jean pierre.
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