Sunday, May 27, 2012

Citation du 28 mai 2012


Alors Hérode, voyant qu'il avait été joué par les mages, se mit dans une grande colère, et il envoya tuer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléhem et dans tout son territoire, selon la date dont il s'était soigneusement enquis auprès des mages. Alors s'accomplit ce qui avait été annoncé par le prophèteJérémie..." (1)
Évangile selon Matthieu, chap. 2, versets 16-18

Nicolas Poussin – Le massacre des innocents (1625-1629 – Musée Condé de Chantilly)

A l’heure où l’armée et la police de Bachar el-Assad torturent et tuent des enfants, nous reviennent les images terribles illustrant l’épisode du Massacre des innocents relaté dans l’Evangile de Matthieu.
Ces tableaux montrent habituellement des soldats poignardant des petits enfants que leur mère tente de protéger en le serrant contre leur poitrine. Mais Nicolas Poussin choisit de nous montrer le soldat levant son épée sur un petit – encore un nourrisson – qu’il coince au sol sous son pied : rien d’aussi horrible n’a jamais été imaginé.
Mais alors que le tableau de Poussin focalise l’attention sur la mère dont le visage occupe le centre de la composition (cf. l’analyse l’œuvre ici), notre émotion devant les atrocités syriennes est avant tout due à l’image d’un petit enfant, innocent et sans défense qu’on va tuer comme ça, alors que rien ne permet de dire qu’il représente le moindre danger.
Hélas ! Il y a pire : tout comme les soldats de Hérode, les SS nazis ont tués des nourrissons ; mais la police syrienne ne s’en contente pas : elle va jusqu’à torturer des enfants de 10 ans. Ça, au cours de l’histoire, aucun tableau, aucune gravure n’a jamais fixé une telle scène. Non pas qu’on ne sache pas le faire : les représentations de l’enfer et des supplices réservés aux damnés sont bien éloquentes. Mais les tortures des enfants, ça c’est strictement inimaginable. Seuls nos cauchemars les plus épouvantable nous l’ont donné à voir.
Vous en avez cauchemardé ?  Bachar l’a fait.
Reste que le sous-sol Syrien ne contient pas de pétrole : dommage pour les petits enfants de là-bas. On ne bougera donc pas.
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(1) Dans le livre de Jérémie (31:15), on trouve : "Ainsi parle l'Éternel : On entend des cris à Rama, des lamentations, des larmes amères ; Rachel pleure ses enfants ; elle refuse d'être consolée sur ses enfants, car ils ne sont plus." (lire ici)

1 comment:

FRANKIE PAIN said...

merci jean Pierre.
je ne comprenais pas le début du billet je fus vite au jus et j'ai relié vitre les nouvelles d'hier.
oui la conclusion est terrible
merci de nous le dire et de faire ses trois rapples trois temps historiques et massacrant
je vous embrasse. le coeur bandé.