Le faisan est une énigme … Pris à point c’est une chair
tendre, sublime et de haut goût…
Ce point si désirable est celui où le faisan commence à
se décomposer ; car alors son arome se développe et se joint à une huile
qui, pour s’exalter, avait besoin d’un peu de fermentation…
Brillat-Savarin –
Physiologie du goût – Variétés XII (1825)
Les ateliers de vacances de la
Citation du jour. III
Ah !... Les vacances… Avec la crise on n’a même plus de thunes pour partir, plus moyen de s’éclater
sur les dancefloors d’Ibiza ; plus question de finir la nuit entre les
bras d’une minette bien chaude…
Que faire alors ?
Réponse : produisez vous-même votre propre plaisir. Non pas par
des manœuvres que la morale réprouve. Faites-vous plaisir en vous mitonnant des
petits plats rien que pour vous dans votre petite cuisine
Oui, mais vous ne savez même pas faire cuire un œuf : comment
apprendre ?
En demandant à ceux qui savent. Exemple : Brillat-Savarin. Pas
moins
Ainsi donc, la cuisine vous parait être un lieu
mystérieux et plein d’embûches ; vous n’osez même pas y mettre un pied, de
peur de vous tacher, de vous bruler avec la plaque de cuisson ou de faire
déborder la friteuse.
Ce qu’il vous faut, c’est vous mettre à l’école du plus
grand des grands fondateurs de la gastronomie française, j’ai nommé
Brillat-Savarin.
D’abord, vous aller laisser de côté pour commencer la plaque de
cuisson, le four et la friteuse. Ne croyez plus que la préparation culinaire
commence avec la mise en cuisson. Pas plus que tout ce qui est n’est pas cuit
soit cru. Car si le triangle culinaire de Lévi-Strauss a trois sommets, c’est
évidemment parce que outre le cru et le cuit, on trouve aussi en cuisine le
pourri.
Reprenons : vous entrez dans la cuisine pour la
première fois depuis longtemps, animé du désir de préparer quelque chose de bon
pour votre petite famille. Vous avez trouvé en surgelé un faisan dont vous
espérez vous régaler mais vous ne savez pas comment faire ? Ecoutez
Brillat-Savarin : débranchez le congélateur, et attendez quelques jours
avant d’en extraire l’animal. Normalement il devrait dégager une odeur de …
faisandé – certains disent même qu’une petite goute de liqueur séminale devrait
sourdre de son bec (si Père Dodu le lui a laissé). Le plus dur est fait.
Il ne reste plus qu’à le faire rôtir en
cocotte après l’avoir convenablement bardé et ajouté du vin blanc et des
champignons.
Je vous vois pâle et un peu dégouté. Je sens que vous ne
me croyez guère : comment une pareille horreur pourrait-elle, aujourd’hui encore,
ravir nos papilles et contenter nos estomacs ? Vous vous dites peut-être
qu’il s’agit d’une recette venue des âges barbares où l’hygiène et la
diététique ne nous avaient pas appris comment faire pour survivre à nos
repas ?
Alors, allez voir marmiton.com (ici), et vous serez
édifié :
« Le vieillissement de la viande, par des processus chimiques que
j'ignore, la rendra souple, odorante et bien plus goûteuse qu'un faisan tué et
rôti dans la foulée. La durée du vieillissement dépendra de la température
ambiante, plus il fait chaud, plus elle est courte. En Afrique, trois jours
suffisent, en Dordogne et en novembre, six jours sont presque insuffisants.
C'est le niveau de faisandage qui commande la cuisson de la viande, et non pas
le calendrier de réceptions. »
Miam !
1 comment:
merveilleux ce culinaire là il y a toujours plusieurs auteure qui s'y b alladent
bises de françoise
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