Wednesday, October 17, 2012

Citation du 17 octobre 2012


Mehr Licht ! Mehr Licht ! (Plus de lumière ! Plus de lumière)
Goethe (peu avant sa mort)
C'est ici le combat du jour et de la nuit !
Victor Hugo – Phrase (alexandrin) qu’il prononça alors qu’il reprenait pour un instant conscience, peu avant de mourir

Voyez ce que c’est que la célébrité : vous prononcez un mot, une phrase, au moment de mourir et ça passe à la postérité. Vous me direz que s’il faut attendre ça pour vérifier qu’on est bien devenu célèbre, ça risque d’être un peu tard pour en jouir. Mais là n’est pas la question.
Car après tout, peut-être que ces phrases ne sont pas si originales que ça : Hugo a peut-être ressorti un vieil alexandrin qui trainait dans sa mémoire et qui, dans les méandres psychiques de l’agonie est revenu à la surface. Quant à Goethe, il demandait peut-être seulement qu’on ouvre ses rideaux.
Ce qui compterait alors, c’est le sens que nous introduisons pour aligner ces phrases sur la solennité de la situation. Quand on meurt tout ce qu’on peut trouver à dire doit conclure une existence qui touche à sa fin. On tire un trait et sous le trait on écrit : Bilan. Que les lumières de l’esprit rayonnent encore plus ! Que le jour de vie l’emporte définitivement sur la nuit de mort !
Voilà donc qui est bien tentant : et si on retenait aussi de nous ce genre de phrase ? Seulement, comme nous ne sommes pas célèbres – ou du moins pas tant que nos glorieux exemples – il faudrait peut-être imaginer à l’avance (c’est-à-dire maintenant) un phrase à écrire sur un bout de papier et à glisser comme ça dans notre poche, pour qu’on le découvre inopinément le jour fatal de notre mort – un peu comme le Mémorial de Pascal (1).
Voilà, c’est ça l’idée : au lieu de préparer votre épitaphe – celle que vous aimeriez voir gravée sur votre trombe – préparez plutôt votre « Mémorial » et gardez-le toujours sur vous.
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(1) Ce Mémorial est un bout de papier, qui relate une expérience mystique vécue par Pascal lors d'une nuit inoubliable de 1654. Il a été trouvé cousu dans la doublure de son manteau après sa mort : il portait ce souvenir en permanence sur lui. A lire ici

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